Le Journal de Montreal

Invalide, elle réclame 323 600 $ à Desjardins

L’ex-infirmière est privée de ses prestation­s depuis un an

- ALEX DROUIN Collaborat­ion spéciale

SHERBROOKE | Une femme de Sherbrooke s’est adressée aux tribunaux pour réclamer 323 600 $ à Desjardins, qui refuse de reconnaîtr­e son invalidité.

« Je voudrais bien manger moi aussi », a lancé Linda Mercier, 57 ans, qui déplore être privée de ses prestation­s d’assurance salaire depuis près d’un an. Elle était infirmière depuis plus d’une décennie lorsqu’un diagnostic de fibromyalg­ie l’a contrainte à cesser de travailler en 2013, peut-on lire dans sa requête déposée au palais de justice de Sherbrooke récemment contre Desjardins sécurité financière, compagnie d’assurance vie.

INAPTE À TRAVAILLER

Problèmes de mémoire, des raideurs musculaire­s, des maux de tête et un sommeil non reposant sont quelques-uns de ses nombreux symptômes.

À l’époque, son médecin de famille l’a donc déclarée inapte à travailler.

Selon la poursuite, Mme Mercier a suivi les recommanda­tions des médecins qu’elle a consultés et n’a jamais vu son état de santé s’améliorer au point de lui permettre de retourner au travail.

Après avoir reçu de l’assurance-invalidité pendant quatre ans, la compagnie l’a avisée qu’elle cesserait le paiement de ses prestation­s de salaire puisque le psychologu­e de la compagnie a fait savoir que Mme Mercier « était capable de faire un emploi de remplaceme­nt si elle ne désirait pas retourner dans un emploi d’infirmière ». Une conclusion qu’elle conteste dans sa poursuite. De plus, l’Ordre des psychologu­es du Québec a confirmé au Journal que ce sont les médecins qui diagnostiq­uent la fibromyalg­ie puisqu’une évaluation de la condition médicale est nécessaire. En revanche, les psychologu­es peuvent collaborer à définir un diagnostic.

La compagnie a effectué son dernier paiement à l’égard de Mme Mercier en décembre 2017.

DIFFICULTÉ­S FINANCIÈRE­S

Celle-ci reconnaît avoir des problèmes financiers depuis qu’elle ne reçoit plus les prestation­s. Elle a dû piger dans ses REER pour subvenir à ses besoins en plus d’être incapable de rembourser son hypothèque. Elle devra possibleme­nt mettre sa maison en vente.

« Est-ce que je vais gagner ? Je ne sais pas. Mais je n’ai pas le choix de le faire, car je les ai payés mes assurances », a expliqué celle qui dit avoir contribué à son assurance salaire pendant 13 ans.

Elle réclame que la compagnie verse les prestation­s de salaire jusqu’à sa retraite, dont le montant s’élève à 273 600 $ en plus de 50 000 $ pour les inconvénie­nts causés par la conduite de la compagnie.

Contacté par Le Journal, Desjardins s’est refusé à tout commentair­e, la cause étant devant les tribunaux.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, ALEX DROUIN Linda Mercier se tourne vers les tribunaux puisque sa compagnie d’assurance lui refuse ses prestation­s d’assurance salaire.

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