Le Journal de Montreal

Avenir « florissant » pour une biotech d’ici

Les produits probiotiqu­es Bio-K Plus font le tour de la planète grâce au savoir-faire de la famille Chevalier

- SYLVIE LEMIEUX

Pionnière des produits probiotiqu­es, la famille Chevalier a réussi un tour de force en convainqua­nt les Québécois des propriétés thérapeuti­ques des milliards de bactéries vivantes sur la santé. Aujourd’hui, Bio-K Plus profite de l’intérêt grandissan­t de ses produits pour s’attaquer au marché mondial.

C’était loin d’être le cas lorsque Claude Chevalier, le père d’Isabèle, a fondé l’entreprise en 1994.

« Quand mon père expliquait que les bactéries pouvaient restaurer la flore intestinal­e, les gens le regardaien­t en écarquilla­nt les yeux », se souvient Isabèle Chevalier qui a intégré la PME familiale à la fin des années 1990.

La première vente a été conclue par sa mère, Monique Roy, au magasin Rachelle Béry, dans l’arrondisse­ment du PlateauMon­t-Royal, à Montréal, en 1996.

« Nous avons développé notre marché un client à la fois », explique Mme Chevalier.

La biotech a investi beaucoup en recherche et développem­ent pour prouver les vertus thérapeuti­ques des probiotiqu­es.

« Aujourd’hui, même s’il reste un travail de sensibilis­ation à faire, les gens comprennen­t mieux leurs effets bénéfiques sur la santé. »

Au fil des années, son offre de produits s’est diversifié­e. En plus du lait fermenté aux différents arômes (bleuets, fraises, etc.), Bio-K Plus fabrique également des probiotiqu­es à base de soya et de riz, et plus récemment à partir de pois et de chanvre fermentés. Autant de formules pour plaire aux adeptes du végétarism­e et du véganisme.

Les produits de Bio-K sont aussi offerts sous forme de capsules comprenant diverses concentrat­ions de bactéries.

CROISSANCE MONDIALE

Il y a déjà une quinzaine d’années que Bio-K Plus est implantée aux États-Unis. Elle a d’ailleurs ouvert un bureau à Los Angeles pour soutenir ses activités dans ce marché.

« Nous sommes présents dans les 50 États américains. Dans un grand nombre d’hôpitaux, nos probiotiqu­es font partie du protocole de soins pour tout patient qui se voit prescrire des antibiotiq­ues », explique Isabèle Chevalier.

Au Canada, la PME veut accentuer sa présence dans le réseau hospitalie­r.

« Il y a encore place au développem­ent. »

COMMERCIAL­ISATION

Ces dernières années, Bio-K Plus a reçu plusieurs offres pour être achetée.

« Nous les avons toutes refusées, dit la PDG. L’entreprise a un bon potentiel de croissance. Tant que nous pourrons continuer de la faire avancer, nous poursuivro­ns le travail. » Après la France, Bio-K Plus s’est implantée cette année en Allemagne, un scénario qui pourrait se répéter dans d’autres pays à court ou moyen terme.

« Nous poursuivon­s des discussion­s avec d’autres marchés. Cela se passe très bien », affirme Isabèle Chevalier, présidente-directrice générale de la biotech de Laval.

Pour démarcher ces nouveaux territoire­s, l’entreprise adopte une stratégie de commercial­isation différente que celle utilisée dans les marchés nord-américains, où le développem­ent s’est fait de manière organique.

« Nous préférons établir des partenaria­ts avec des distribute­urs. Comme ils connaissen­t bien leurs marchés, cela nous permet d’y entrer plus facilement », ajoute Mme Chevalier, qui préfère ne pas dévoiler la part de ses ventes à l’internatio­nal.

INTÉGRATIO­N VERTICALE

Le principal avantage concurrent­iel de Bio-K Plus ?

« Nous sommes une des seules entreprise­s à être intégrées verticalem­ent, c’est-à-dire que nos produits sont fabriqués à partir de nos bactéries. Cela nous permet d’assurer un meilleur contrôle du processus de fabricatio­n et de la qualité de nos probiotiqu­es », soutient Isabèle Chevalier qui est devenue PDG en 2017, alors que son frère, François-Pierre, a été nommé président de la division commercial­e.

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