Le Journal de Montreal

Le parcours atypique d’Alexandre Fortin

Jamais repêché, l’attaquant de 21 ans fait sa place à Chicago

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT Alexandre Fortin a amassé 6 points (3 buts, 3 passes) en 23 rencontres cette saison.

CHICAGO | Alexandre Fortin a connu une spectacula­ire ascension depuis son séjour avec les Huskies de Rouyn-Noranda. À 21 ans et à sa deuxième année chez les profession­nels, l’attaquant a maintenant sa place dans le même vestiaire que Jonathan Toews et Patrick Kane avec les Blackhawks.

Il n’y a pas qu’un seul chemin pour atteindre la LNH et Fortin en est un bel exemple. À 17 et 18 ans, il n’avait rien d’un ailier dominant au sein des Huskies, l’une des bonnes équipes de la LHJMQ à cette époque.

En 2015-2016, à sa deuxième année, il a gagné la coupe du Président avec les Huskies en plus de vivre la finale de la Coupe Memorial, qu’ils ont perdue contre les puissants Knights de London. Il jouait au sein du troisième trio dans une équipe qui comptait les Francis Perron, Timo Meier et A.J. Greer, notamment.

À ce moment, le rapide Fortin passait encore incognito.

« Quand je ne me suis pas fait repêcher à ma première année d’éligibilit­é [2015] et ensuite à ma deuxième année pour le repêchage (2016), je me suis posé des questions, a raconté Fortin à la veille du match contre le Canadien au United Center de Chicago. J’ai reçu une invitation avec un peu de chance en septembre 2016 pour le camp de éveloppeme­nt des Hawks.

« Avant l’invitation, je trouvais ça dur mentalemen­t et je me demandais ce que j’étais pour faire à 20 ans comme junior, a-til continué. Quand j’ai signé mon contrat, j’étais tellement heureux. Je ne m’attendais pas à un revirement aussi rapide. J’ai vécu un peu le même sentiment quand je me suis fait rappeler à Chicago au début d’octobre. Tu ne sais jamais quand tu auras ta chance.

« Ce n’est jamais fini. Si je devais revenir dans le passé, je ne voudrais pas me faire repêcher. J’aime mieux mon parcours. J’ai forgé mon caractère. Je trouve ça plus valorisant. »

LA VISION D’UN RECRUTEUR

Cette invitation reçue un peu par chance ,pour reprendre ses mots, Fortin la doit en grande partie à Alexandre Rouleau, l’ancien directeur général des Foreurs de Val-d’Or et aujourd’hui recruteur pour les Hawks. C’est Rouleau qui avait recommandé l’ailier des Huskies.

À son premier camp de développem­ent à Chicago, Fortin a réussi à obtenir une invitation pour le gros camp des Blackhawks. C’est à ce moment qu’il a capté les regards de Joel Quennevill­e et Stan Bowman. Il a joué cinq matchs préparatoi­res pour finalement en ressortir avec un contrat de la LNH en poche.

UNE SAISON FORMATRICE

Après avoir paraphé son premier contrat, Fortin a joué une autre saison à Rouyn-Noranda, obtenant 52 points (22 buts, 30 passes) en 52 matchs. L’an dernier, il a poursuivi son apprentiss­age avec les IceHogs de Rockford, dans la Ligue américaine. Opéré pour une hernie sportive à l’été 2017, Fortin a connu une saison difficile avec seulement 21 points (4 buts, 17 passes) en 53 matchs à Rockford. Mais il n’a pas perdu son temps sous les ordres de Jeremy Colliton.

« L’an dernier, je ne jouais pas comme je voulais dans la Ligue américaine, mais j’ai grandi de cette saison, a-t-il expliqué. C’était probableme­nt la meilleure année de ma vie. Je suis maintenant un joueur différent. Je joue en infériorit­é numérique. Si tu avais parlé à mes coachs à Rouyn-Noranda, ils n’auraient jamais pensé m’utiliser en désavantag­e numérique. J’ai changé mon jeu, je me suis découvert d’autres talents. Tu n’as parfois pas le choix de changer ton jeu pour atteindre le plus haut niveau possible. »

Les Hawks ont rappelé Fortin le 9 octobre dernier. Deux jours plus tard, il faisait ses débuts dans la LNH. Il a gardé sa place à Chicago depuis ce temps. Par un curieux hasard, il a aussi retrouvé son entraîneur de l’an dernier dans la Ligue américaine avec le congédieme­nt de Quennevill­e.

« Joel m’a donné ma chance, prend-il toutefois le soin de préciser. Je resterai toujours reconnaiss­ant envers lui. J’étais un peu déçu de le voir partir puisque je savais qu’il m’aimait bien. Je ne peux pas m’arrêter là. Je connais aussi bien Jeremy, il a fait de moi un meilleur attaquant dans la Ligue américaine l’an dernier. »

« J’AI CHANGÉ MON JEU, JE ME SUIS DÉCOUVERT D’AUTRES TALENTS. TU N’AS PARFOIS PAS LE CHOIX DE CHANGER TON JEU POUR ATTEINDRE LE PLUS HAUT NIVEAU POSSIBLE. »

– Alexandre Fortin

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