Place aux vétérans
Dans une ligue où la parité est plus présente que jamais, on a l’impression que le prélude aux séries éliminatoires s’ébranle au début de décembre plutôt qu’au début de février. On réalise de plus en plus que les joueurs d’influence devront se démarquer et s’afficher comme ceux qui feront toute la différence.
√ À Washington, Alex Ovechkin est en feu. Evgeni Kuznetsov également ainsi que Nicklas Backstrom.
√ À Pittsburgh, Sidney Crosby, depuis son retour au jeu, est une menace constante en attaque. Evgeni Malkin et Phil Kessel sont parmi les meilleurs pointeurs. Mais il y a un p’tit problème : Matt Murray ne répond pas aux attentes.
√ À Tampa, malgré l’absence d’Andrei Vasilevskiy, le Lightning vient de regrouper six victoires. Nikita Kucherov est maintenant au troisième rang des pointeurs de la LNH, Victor Hedman retrouve la forme, Steve Stamkos connaît ses meilleurs moments de la saison.
√ À Calgary, malgré un problème devant le filet, les joueurs d’influence Mark Giordano, Johnny Gaudreau, Sean Monahan et Matt Tkachuk, ont pris les guides.
√ À Edmonton, l’arrivée de Ken Hitchcock a changé l’atmosphère dans le vestiaire, et Connor McDavid va parfois jouer 25 minutes par match.
√ Au Colorado, les joueurs d’élite Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog sont spectaculaires.
ABSENTS DE MARQUE
Par ailleurs, dans certaines formations, c’est plus ardu en raison de l’absence de plusieurs joueurs d’influence.
√ À Nashville, P.K. Subban, Filip Forsberg et Kyle Turris sont sur la touche, et les Predators ont du mal à gagner.
√ À Boston, le retour de Charlie McAvoy et de Brandon Carlo était à souhaiter, mais les Bruins doivent toujours composer sans Patrice Bergeron, Zdeno Chara et Kevan Miller. Bref, la liste est longue. Pas étonnant de voir le Canadien jouer avec plus d’enthousiasme et surtout avec plus d’assurance depuis le retour du capitaine Shea Weber. Dimanche à Chicago, ils n’ont pas été trop brillants, laissant échapper une priorité de 2 à 0. Ils ont plongé dans l’indiscipline en concédant huit supériorités numériques aux Blackhawks, mais un autre joueur d’influence a fait toute la différence : Carey Price.
N’est-il pas un gardien transformé avec Shea Weber passant 25 minutes sur la surface de jeu ? N’est-il pas plus intimidant ? A-t-on l’impression de revoir le Carey Price qui s’affichait comme le meilleur de sa profession ?
COURSE ÉREINTANTE
Le Canadien a bien amorcé cette portion du calendrier où les enjeux sont d’une extrême importance en prévision de la course éreintante qui s’annonce. Une course qui déterminera quelles formations se qualifieront pour les séries éliminatoires.
Si, au début de la saison, il y avait très peu d’attentes pour cette équipe qui amorçait on ne sait plus quel virage, voilà que les résultats font en sorte que le Tricolore est une équipe intéressante, captivante, une équipe qui compétitionne chaque soir ou presque.
Son attaque, que l’on croyait plutôt ordinaire, s’avère une agréable surprise, surtout avec l’émergence de Max Domi.
La brigade défensive, qui n’était pas sans soulever des inquiétudes, et avec raison, a retrouvé son grand leader.
Quand on parle de l’impact des vétérans, Shea Weber et Carey Price ont justement rempli leur rôle avec grande distinction au cours de la dernière semaine.
Le Canadien est une équipe différente. Il y a soudainement plus de profondeur, l’entraîneur Claude Julien, qui fait du bon boulot depuis le début de la saison, en harmonie avec ses adjoints, a maintenant plusieurs options.
SPÉCIALISTES IDENTIFIÉS
Il a des points de référence. À l’approche de la mi-saison, il a identifié quelques spécialistes. Il sait aussi que dans les moments stratégiques en fin de match, il peut miser sur un défenseur étoile en Weber et aussi sur Jeff Petry, un arrière qui s’est grandement amélioré depuis son arrivée à Montréal.
Et Price semble de plus en plus à l’aise lorsqu’on lui fournit l’occasion de jouer, comme l’exige le statut d’un gardien étoile. Sept départs de suite… et si on veut faire un parallèle avec les meilleures années de Price, il jouait en moyenne près de 65 matchs par saison.
On affirmera avec justesse que les jeunes ont fait leur niche, mais il reste que dans la compétition intense, alors que les enjeux sont plus importants, les vétérans peuvent faire toute la différence. Le classement des forces comprend les matchs disputés dimanche.