Le froid intense complique les interventions des pompiers
Plusieurs incendies ont éclaté à Montréal et dans les environs ce week-end
Le froid intense des derniers jours complique le travail des pompiers qui combattent des incendies dans des conditions parfois extrêmes, desquelles ils doivent se méfier pour éviter de se mettre en danger.
Avec une température frôlant les - 20 degrés Celsius la nuit dans la région de Montréal, les sapeurs courent des risques qui demandent une adaptation constante.
« On travaille avec de l’eau. Donc, physiquement, on parle d’engelure, de refroidissement et d’hypothermie », explique Benoit Martel, chef aux opérations pour le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).
Hier, les pompiers montréalais ont dû affronter cinq incendies en quelques heures seulement (voir autre texte). Pour éviter de trop exposer les combattants du feu aux caprices de dame Nature, des équipes supplémentaires sont rapidement déployées en renfort pour permettre des rotations.
« On rappelle toujours à nos employés d’être habillés chaudement et d’avoir des vêtements de rechange. On retourne aussi le personnel à la caserne pour qu’il puisse se réchauffer, par exemple », ajoute Mathieu Lacombe, chef aux opérations pour le Service des incendies de Sainte-Thérèse, dans les Basses-Laurentides.
En fin de soirée samedi, ils ont été appelés en assistance à leurs homologues de Blainville pour un violent brasier qui a complètement ravagé un bâtiment agricole désaffecté.
CONTRASTE
« Il faut aussi penser au contraste de températures entre la chaleur que dégage le corps lors de l’intervention et le froid en sortant », poursuit M. Martel.
Puisqu’il faut garder une alimentation constante en eau dans les boyaux pour éviter qu’ils ne gèlent, d’autres dangers guettent les sapeurs.
« De la glace se forme dans les escaliers et sur les toits, rappelle le pompier montréalais. On doit faire appel aux arrondissements pour étendre des abrasifs. »
« L’équipement devient aussi plus lourd avec le poids de la neige et de la glace qui peut s’accumuler sur les vêtements de protection. On parle de 10 à 15 livres de plus, détaille M. Lacombe. Et, dès qu’on l’enlève, ça gèle. »
Les outils à moteur, comme les scies à chaîne, sont aussi plus difficiles à faire démarrer, constate M. Martel.
LES VICTIMES
« Mais, le pire, c’est de récupérer le matériel après l’intervention. On doit parfois utiliser des torches ou de la vapeur pour le libérer », soutient l’intervenant de la Rive-Nord.
Les sinistrés sont généralement pris en charge dans des unités d’hébergement d’urgence ou encore par des pompiers auxiliaires bénévoles. Ces derniers offrent également des boissons chaudes aux sapeurs, un geste toujours apprécié, note M. Lacombe.
Le SIM dispose également d’ententes avec la Société de transport de Montréal pour obtenir rapidement des autobus pour garder les citoyens à l’abri.
La Croix-Rouge prend le relais, par la suite, auprès des personnes évacuées pour les loger et les vêtir temporairement.