Des vendeurs québécois arrêtent le time-sharing
La pratique serait moins populaire depuis la loi
QUÉBEC | Le propriétaire du Groupe Laro Alta, anciennement dirigé par le roi du time-sharing, Jean-Sébastien Monette, affirme qu’il abandonne lui aussi le domaine de la vente de vacances à temps partagé en raison de la nouvelle loi provinciale, adoptée en 2018 pour mieux protéger les consommateurs.
L’homme d’affaires Patrick Smith dirigeait également deux entreprises de time-sharing fondées par Jean-Sébastien Monette. M. Smith vient d’ailleurs récemment de céder sans frais un immeuble à une société par actions de M. Monette.
« J’avais acheté la compagnie de Jean-Sébastien Monette, le Groupe Laro Alta. Je n’arrive plus à mes fins pour les paiements et M. Monette a repris ses biens. La raison initiale de l’achat de la compagnie était de vendre du timeshare, et je suis en train de tout fermer ça », a expliqué Patrick Smith.
Ce dernier précise que les modifications adoptées en juin dernier l’empêchent de poursuivre ses activités. « Je me retire du timeshare. Au Québec, c’est sûr qu’on va arrêter. La loi est rendue trop rough. On n’a pas le choix. C’est un très bon produit, mais on comprend juste pas bien », a expliqué Patrick Smith.
Quant à son ancien partenaire d’affaires, il dit ignorer ses intentions. « Je ne pense pas qu’il se mette encore les pieds dans des souliers qui ne nous font plus. »
MOINS D’INTÉRÊT
Joint par Le Journal, Jean-Sébastien Monette a offert la même version. « Les lois ont changé. Malheureusement, on n’était plus payés pour les sommes qu’on nous devait. Il nous a remis l’immeuble. Moi, je n’opère plus depuis plus d’un an et demi. J’ai tout vendu mes compagnies de timeshare .»
En mars 2016, le Groupe Laro Alta (Club Vacances Toutes Saisons), son propriétaire Jean-Sébastien Monette, et son prédécesseur Jean-Guy Larouche ont plaidé coupables à 96 chefs d’accusation pour avoir enfreint des dispositions de la Loi sur la protection du consommateur.
L’entreprise et les dirigeants étaient entre autres accusés d’avoir fait des représentations fausses ou trompeuses et d’avoir prétexté un motif pour solliciter une vente.
En juin 2018, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi qui renforce l’encadrement de certaines pratiques liées aux contrats relatifs à l’hébergement en temps partagé.
Le commerçant se doit notamment d’inscrire dans les contrats la description précise des droits accordés aux consommateurs, les coûts et les modalités de paiement.