Si Trump était femme
Samedi, dans Le Journal, Mathieu Bock-Côté opposait parité et compétence. Vaste et passionnant débat. Mais que dire de Trump, un incompétent ubuesque en train de déchirer son pays de manière irréversible ?
D’abord, s’il était une femme, il ne serait pas au pouvoir. Vous imaginez un clone de Trump, présidente des États-Unis, qui se vanterait de mettre la main au pénis à tous les mâles qu’elle fréquente ?
À l’inauguration de la nouvelle présidente, qu’aurait-on pensé des déclarations de celle-ci affirmant que Washington n’avait jamais réuni autant de spectateurs pour assister à son investiture, un total de plus de deux millions de personnes, alors que les pelouses du National Mall étaient à moitié vides ? Cette pratique du mensonge et des demi-vérités aurait eu vite fait de mettre un terme au régime d’une Trumpette.
Aurait-il été possible que cette présidente s’entourant à la Maison-Blanche de ses propres enfants comme conseillers sur les affaires internationales survive après de telles nominations ?
INSULTES
Croit-on que cette présidente aurait traité en toute impunité les Mexicains de violeurs et de criminels ? Qu’une partie des citoyens américains l’auraient encensée et lui auraient emboîté le pas ? Aurait-elle insulté à longueur de semaine la presse et interpellé les journalistes, les accusant d’être des salauds et des enfants de … ?
Serait-elle encore au pouvoir après avoir congédié tant de proches collaborateurs de son administration ? Aurait-elle pu critiquer le président de la Banque mondiale pour ensuite mousser la candidature de sa fille à ce poste ? Jamais une femme n’aurait survécu à la tête du pays. La révolte aurait été générale.
L’immoralité, la grossièreté, l’inculture, l’ignorance de l’Histoire, l’incompétence politique et la désacralisation des institutions, toutes ces tares qui définissent Donald Trump seraient intolérables et auraient éjecté une Trumpette du pouvoir. Qui aurait l’outrecuidance de le nier ? L’égalité hommes-femmes demeure décidément un rêve utopique.