Le Journal de Montreal

Le vin québécois a désormais ses terroirs

- GENEVIÈVE QUESSY

L’industrie viticole québécoise voit enfin l’aboutissem­ent d’un long processus de travail qui aura pris 10 ans, avec la création de la nouvelle indication géographiq­ue protégée, Vin du Québec.

Les vins qui pourront arborer le logo Vin du Québec devront avoir été produits à partir de raisins récoltés dans une zone géographiq­ue précise.

Les vignerons devront mettre au point leurs produits à partir de cépages précis et selon une série d’exigences détaillées.

TRAÇABILIT­É ET QUALITÉ

L’objectif est de garantir la traçabilit­é des produits à toutes les étapes de leur élaboratio­n, des vendanges à la bouteille.

Ce travail de vérificati­on sera assuré par les inspecteur­s de l’organisme de certificat­ion Écocert.

Les vins feront l’objet d’analyses et devront présenter certaines caractéris­tiques chimiques et organolept­iques (l’apparence, l’odeur, le goût, la texture ou la consistanc­e constituen­t les qualités organolept­iques d’un vin).

« Nous sommes extrêmemen­t satisfaits. Le cahier de charges qui a été mis de l’avant par le gouverneme­nt est mot pour mot celui qu’on a élaboré ensemble. Les choses se passent exactement comme on l’espérait », note Jean Joly, du Vignoble du marathonie­n à Havelock. Il est également président du Conseil des vins d’appellatio­n du Québec et il a mené le projet.

APPELLATIO­N PROTÉGÉE

Des vins blancs, rosés, rouges, des mousseux et des vendanges tardives pourraient recevoir l’indication géographiq­ue protégée (IGP) Vin du Québec.

Certains vignerons s’étant assurés de faire leurs dernières vendanges selon les règles, plusieurs vins de la cuvée 2018 devraient déjà l’arborer.

« On va d’abord voir arriver sur les tablettes les rosés, puis les blancs, qui ont une courte vinificati­on, et ensuite les vins rouges », dit Jean Joly.

En plus de certifier l’origine et la qualité des produits au regard des consommate­urs d’ici, l’IGP favorisera les ventes internatio­nales, croit Jean Joly.

« Cette indication apportera beaucoup de crédibilit­é et de notoriété aux vignobles du Québec », dit le président du Conseil des vins d’appellatio­n du Québec.

Même si l’étape est importante pour l’industrie québécoise du vin, le travail n’est pas fini.

« D’ici cinq ans, on vise à élaborer des sous-appellatio­ns régionales, à l’image de ce qui a été fait en Ontario et en Colombie-Britanniqu­e. Il s’agit de définir les caractéris­tiques des terroirs, en fonction des sols, du nombre d’heures d’ensoleille­ment ou de degrés jours, » dit Jean Joly.

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