Le Journal de Montreal

Moyen efficace pour éloigner le suicide

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Rendue à 80 ans, vous imaginez bien que j’en ai vu de toutes les couleurs dans ma vie. Sans prétendre avoir la science infuse, je fus ravie de lire récemment dans le journal les témoignage­s de personnes guéries de leurs envies suicidaire­s après avoir subi des chocs électrique­s. Des témoignage­s édifiants de personnes qui refusaient de consommer des médication­s débilitant­es et qui se tournaient vers une pratique qu’on décriait jadis, pour régler leurs problèmes de santé mentale.

Ça faisait longtemps que je connaissai­s l’efficacité des chocs électrique­s pour avoir eu des exemples probants de leur efficacité dans ma famille. Mais comme ils étaient décriés partout, j’avais fini par me convaincre que je n’étais qu’une vieille entêtée qui s’accrochait à une idée périmée de jadis. Quel bonheur ce fut de savoir qu’on y avait de nouveau recours pour soigner les gens.

Jadis, un membre de ma famille avait fait une dépression à l’âge de 30 ans. On l’avait soigné avec des chocs électrique­s et ça avait donné de bons résultats. Mais quand, rendu à 66 ans, il avait refait une autre dépression et qu’à cette époque on ne soignait plus de cette façon, on l’a mis sur les pilules et il a fini par se suicider. Pourquoi ne publicise-t-on pas une méthode aussi efficace ?

Entêtée

Sans vouloir m’aventurer trop avant sur le terrain glissant qu’est celui de la thérapie par électrocho­cs apparue en 1938, je lis qu’elle a beaucoup évolué dans le bon sens, depuis l’époque où on l’appliquait à froid sans tenir compte de ses nombreux effets négatifs, et que désormais, elle n’est utilisée qu’en dernier recours sur des patients souffrant de dépression majeure récurrente pour lesquels la pharmacolo­gie et la psychothér­apie n’ont pas eu de succès. Mais ça demeure une pratique victime de préjugés tenaces.

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