Les champions détrônés
L’attaque fait vendre des billets, mais la défensive gagne des championnats. Le dicton est vieux comme le monde dans l’univers du sport. Mais pour la toute première fois dans l’ère du Super Bowl, les amateurs auront droit aux quatre attaques qui ont marqué le plus de points cette saison dans la NFL, lorsque Patriots et Chiefs, ainsi que Rams et Saints, vont en découdre lors des finales de conférence, dimanche prochain.
La logique ne pouvait pas être plus respectée, hier, au deuxième tour des séries de la NFL. Si les Patriots ont écarté les Chargers comme de vulgaires détritus sur leur route vers une 13e présence en 18 ans à la finale de la conférence américaine, les Saints ont dû combler un déficit de 14 points pour venir à bout des Eagles. Jamais ils n’avaient orchestré pareille remontée en séries.
Commençons donc par cet effort herculéen mis en oeuvre pour vider une fois pour toutes le sac à magie de Nick Foles, quart-arrière des Eagles qui a vu son ultime poussée offensive prendre fin sur la deuxième interception du match de Marshon Lattimore. Le pauvre Foles n’a rien à se reprocher sur celle-là, le ballon ayant filé entre les mains du receveur Alshon Jeffery, qui vivra une longue saison morte à méditer sur son péché capital…
LE BON VIEUX BREES
Même les plus redoutables attaques du circuit, comme celle des Saints, ne peuvent donc se passer de l’appui indéfectible d’une défensive solide dans les grands moments. D’ailleurs, après un départ chancelant, la défensive des Saints a sauvé les meubles en forçant les Eagles à dégager dans cinq séquences de suite.
Sinon, le quart-arrière Drew Brees a été égal à lui-même et le héros du jour fut assurément Michael Thomas, qui a été ciblé à quatre reprises sur des troisièmes essais critiques.
Impossible également de ne pas saluer le cran de l’un des grands maestros offensifs de notre époque en Sean Payton, l’entraîneur-chef. En retard 14-0 au deuxième quart, sur un quatrième essai, il a opté pour une feinte de dégagement convertie par l’homme à tout faire, Taysom Hill.
Un peu plus tard, dans un stade de nouveau énergisé, les Saints ont inscrit leur premier touché sur un autre quatrième essai converti. Sans un leader aux bijoux de famille en béton armé, toute remontée de la sorte en séries s’avère impensable. Bravo!
LES VRAIS PATRIOTS
Plus tôt dans la journée, les Patriots ont fermé le clapet de leurs détracteurs. Maintes fois cette saison, des efforts peu convaincants ont porté à croire que les premières fissures apparaissaient dans les fondations de la dynastie. Ce n’était que subterfuge !
Solides sur toute la ligne, autant au sol que par la passe et en défensive, les hommes de Bill Belichick ont sorti le rouleau compresseur.
Tom Brady a découpé en miettes la couverture de zone passive des Chargers, qui se sont pointés à Foxborough avec un plan de match défensif digne de la petite école. Le professeur Tom Brady leur a fait la leçon, sa ligne offensive s’est assurée de prendre le contrôle et le tour était joué. À la demie, les Patriots avaient plus de premiers jeux (24) que les Chargers avaient de jeux (23) tout court !
Brady et Belichick montrent maintenant une fiche de 5-2 en séries lorsqu’ils affrontent un club qui détient une meilleure fiche que les Patriots en saison régulière. Quand la vraie saison commence, ils exterminent les doutes.
Ainsi, les survivants au carré d’as sont les quatre équipes qui ont inscrit le plus de points cette saison. Oui, la défensive a souvent gagné des championnats. Mais en 2019, l’attaque tente de renverser les croyances. Plus que jamais auparavant.