Le Journal de Montreal

La vente de Goldcorp, dernier clou dans le cercueil de l’industrie

- PHILIPPE ORFALI

L’acquisitio­n au coût de 10 milliards de dollars de la minière canadienne Goldcorp par l’Américaine Newmont Mining mènera à la création d’un nouveau géant mondial, mais elle représente néanmoins l’un des « derniers clous dans le cercueil » pour cette industrie autrefois cruciale pour le Québec et le Canada.

« C’est une triste histoire pour le Québec et le Canada. Il y a 30 ans, nous étions l’une des grandes puissances mondiales de l’industrie minière avec l’Afrique du Sud et l’Australie. On avait Inco, Falcon Bridge, Noranda, Alcan, Barrick. Tout ça fait maintenant partie du passé », a déploré, en entrevue avec Le Journal, l’ancien numéro 2 de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michel Nadeau.

Le Canada et le Québec sont maintenant dépourvus d’un promoteur d’importance de son industrie minière, estime celui qui suit cette industrie depuis des décennies.

« Goldcorp joue un rôle important au Québec actuelleme­nt, et une entreprise a toujours un biais favorable pour son pays d’origine. Désormais les projets canadiens seront évalués comme tous les autres par Newmont », a-t-il ajouté.

RÉPERCUSSI­ONS AU QUÉBEC

Goldcorp Inc. et Newmont Mining ont officialis­é la transactio­n hier, alors que la 2e minière en importance au Canada voyait son action transigée à son prix le plus bas en 17 ans.

La firme compte une mine au Québec, la mine d’or Éléonore, située à la Baie-James, à 350 kilomètres au nord de Matagami.

Ouverte en 2015, elle représenta­it alors des investisse­ments de 2 milliards de dollars sur 15 ans et des retombées importante­s pour les Cris.

Les deux sociétés croient pouvoir réaliser des économies d’échelles d’environ 100 millions de dollars grâce à la fusion, notamment en fermant le siège social de Goldcorp, à Vancouver.

Goldcorp n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue, hier.

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