Le Journal de Montreal

Des rendements en bourse toujours plus difficiles à prévoir

- Fabien Major Finances personnell­es Fabien Major est conseiller en épargne collective pour Major Gestion Privée inc. de Gestion financière Assante ltée.

Yves, de Saint-Adolphe, est très déçu par les rendements de son portefeuil­le REER en 2018. Bien qu’il n’ait besoin de retirer aucun montant d’argent avant plusieurs années, il se questionne sur les compétence­s des gestionnai­res de fonds d’investisse­ment.

« L’an dernier, on entendait partout qu’une correction de la bourse allait se produire. Pourquoi ne pas avoir simplement vendu tous les titres en octobre et les racheter lorsque la tempête sera passée ? »

Si ça fonctionna­it comme ça, ce serait trop facile.

Peu importe, ce que vous entendez de la bouche des gourous, pseudo-experts ou encore de votre beau-frère, les mouvements des marchés financiers sont imprévisib­les. À court terme, la direction de la bourse est aléatoire et vos probabilit­és de gains sont pratiqueme­nt comparable­s à ceux qu’on obtient à « pile ou face ».

Mais pour ce qui est du long terme, là c’est autre chose. Historique­ment, celui qui a investi 100 % en actions obtiendra trois années sur quatre de rendements positifs. Donc, ce sera négatif 25 % du temps. Et c’est justement à cette donnée qu’il faut s’accrocher.

RESTER INVESTI, C’EST PAYANT !

L’importante crise financière de 20082009 fut riche en enseigneme­nts. Même si l’amplitude des baisses fut spectacula­ire, ceux qui ont conservé leurs placements ont recouvré leurs pertes très rapidement et affichent aujourd’hui des gains attrayants.

Par exemple, prenons le cas fictif de trois frères qui ont investi chacun en 2007 la somme de 100 000 dollars dans un portefeuil­le mondial équilibré.

Le 28 février 2009, les comptes de Jean, Jacques et Gilles avaient fondu de 23 %.

En panique, les frères Jean et Jacques ont liquidé leur placement. Ils ont ainsi concrétisé des pertes qui n’étaient que fictives.

Jean a bien tenté de se refaire et a réinvesti le tout en CPG. En 2019, son compte ne vaut que 83 454 dollars.

Jacques a choisi plutôt de concentrer le capital restant dans les obligation­s. Son portefeuil­le vaut aujourd’hui 114 775 dollars.

Quant à Gilles, plus au fait des statistiqu­es et peut-être un peu plus zen que ses frères… il n’a rien fait du tout. Dès 2010, son portefeuil­le équilibré retrouvait sa pleine valeur et repartait à la hausse. En janvier 2019, son compte valait 184 332 $ dollars.

Un bon portefeuil­le équilibré mondial doit contenir de la liquidité, des obligation­s d’états et de sociétés et des actions canadienne­s et internatio­nales. S’il contient des titres de style valeur ET croissance, ce sera encore mieux.

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