Le Journal de Montreal

Marché Goodfood a songé à vendre

L’entreprise a bien failli passer aux mains d’étrangers ou d’un compétiteu­r d’ici

- FRANCIS HALIN

La québécoise de prêt-à-cuisiner Marché Goodfood est passée à un cheveu de vendre ses activités à des intérêts étrangers, mais elle s’est ravisée pour garder son siège social et ses 1000 employés au Québec.

« Avant de prendre la décision d’aller en Bourse, on a considéré l’idée de vendre l’entreprise, soit à un compétiteu­r de l’industrie ici, soit à un de l’étranger », a partagé au Journal le PDG et cofondateu­r de Marché Goodfood, Jonathan Ferrari.

Le grand patron de l’entreprise, valorisée à 158 millions $ à la Bourse de Toronto, a fait cette déclaratio­n en marge de l’assemblée annuelle des actionnair­es hier, à Montréal.

Cotée à la Bourse de Toronto depuis un an et demi, Marché Goodfood se livre à une guerre féroce avec la multinatio­nale allemande HelloFresh, qui s’est payé l’ontarienne Chef’s Plate l’automne dernier.

Selon M. Ferrari, garder la compagnie ici était la bonne chose à faire.

La preuve, depuis son entrée en Bourse, elle a multiplié par quatre son nombre d’employés, passant de 300 à 1300 travailleu­rs.

« Ç’a été une bonne décision financière pour nos actionnair­es, mais aussi pour tous nos employés qui sont capables de continuer de travailler dans une entreprise indépendan­te qui n’a pas de comptes à rendre à personne à l’internatio­nal », a-t-il dit.

PRÊT-À-MANGER

Aujourd’hui, le grand patron de Marché Goodfood veut s’imposer dans le marché lucratif des prêts-à-manger, espérant multiplier par deux sa part de marché actuelle.

« Au cours de la prochaine année, on va lancer du prêt-à-manger et des solutions de repas pour d’autres moments de la journée », a-t-il précisé après son assemblée annuelle.

Au premier trimestre, qui s’est clos le 30 novembre, la société a fait état d’une perte de 4,9 millions $, comparativ­ement à 2,5 millions $ à la même période l’an dernier, soit près du double de l’année précédente.

Hier, l’assemblée a mis en lumière les résultats pour l’exercice financier clos le 31 août 2018, eux aussi marqués par une perte de 9,4 millions $ en 2018, ou 0,19 $ par action, par rapport à 9,9 millions $, ou 0,32 $ par action en 2017, correspond­ant à une légère diminution de 500 000 $ ou 5 %.

PAS EFFRAYÉ

Des pertes qui n’effraient pas son PDG Jonathan Ferrari : « Notre stratégie à court terme ne génère pas de profits parce qu’on est en train d’investir dans tout ce qui va générer des économies d’échelle », conclut l’homme qui a foi en l’avenir. En 2018, les revenus de Marché Goodfood ont plus que triplé, passant de 19,8 millions $ en 2017, à 70,5 millions $ l’an dernier.

Hier, à la fermeture des marchés, l’action de Goodfood s’échangeait à 3,04 $, en hausse de 14 cents, ou 4,8 %, par rapport à son prix d’ouverture de 2,90 $.

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JONATHAN FERRARI PDG de Marché Goodfood

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