Le Journal de Montreal

Deux témoins font mal à la version de la Canadienne

La Torontoise accuse deux policiers français de l’avoir violée à Paris

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PARIS | (AFP) La touriste canadienne qui accuse de viol deux policiers français a vu hier sa parole être mise en doute par la serveuse du pub où elle a rencontré les deux hommes.

« J’avais l’impression que c’était pas tellement la vérité ce qu’elle m’a raconté cette nuit-là », a expliqué au tribunal l’ex-serveuse, qui avait assisté à la rencontre entre Emily Spanton et les policiers, et fut ensuite l’une des premières personnes à entendre le récit de la présumée victime.

Aux enquêteurs, la serveuse — qui a admis que ses souvenirs étaient un peu « flous » cinq ans après les faits — avait expliqué que Mme Spanton lui avait dit avoir été déshabillé­e puis violée par des policiers.

« HISTOIRE BIZARRE »

« Son histoire était un peu bizarre. Elle a changé des détails », a poursuivi ce témoin.

Nicolas R. et Antoine Q., deux employés de la Brigade de recherche et d’interventi­on, sont jugés depuis le 14 janvier pour viol en réunion dans la nuit du 22 au 23 avril 2014 dans leurs locaux de la police judiciaire.

Leur identité est protégée par les médias français en vertu d’un arrêté relatif au respect de l’anonymat de certains agents et gendarmes.

DES OUBLIS

Entendue le lendemain de l’affaire, la serveuse avait décrit « des French kiss » entre plusieurs policiers et Mme Spanton.

L’avocat de la défense Sébastien Schapira a demandé une confrontat­ion avec celle-ci, qui a nié ces baisers au début du procès et a évité les échanges, hier.

« Je suis malade depuis la semaine dernière, alors ce que j’ai pu dire, je ne m’en souviens pas ».

La serveuse avait également expliqué que la Torontoise de 39 ans avait mimé une scène sexuelle, évoquant des mains aux fesses au pub.

Dans quel état était Mme Spanton, après le viol présumé ?

« Elle ne pleurait pas. Elle n’était pas hystérique », s’est souvenue l’ancienne serveuse.

Des propos qui contredise­nt ce qu’elle avait rapporté après les faits, a relevé le président. Elle avait alors parlé des larmes de Mme Spanton.

À plusieurs reprises, ses contradict­ions ont été soulevées entre les déclaratio­ns au tribunal et lors de l’enquête.

« Je ne me souviens plus. C’est flou », a répété l’ancienne serveuse.

Deux autres serveuses devaient témoigner hier, mais la cour n’est pas parvenue à les joindre.

FÊTES ET DROGUES

La défense a par ailleurs fait citer l’ex-mari de Mme Spanton, en visio-conférence depuis le Canada.

« Elle m’a presque mené à la ruine, a-t-il déclaré. Elle disparaiss­ait parfois plusieurs jours d’affilée, prenait de la drogue, faisait beaucoup la fête », a expliqué l’homme marié pendant quatre ans à une femme qui, selon lui, buvait beaucoup, consommait du cannabis et de la cocaïne, et mentait souvent.

« Je suis allée de l’autre côté du pays pour m’éloigner de lui et faire une cure de désintoxic­ation », a répondu Mme Spanton.

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PHOTO LA PRESSE CANADIENNE Le policier Nicolas R. est l’un des deux accusés, que l’on aperçoit debout en premier plan, dans un procès pour le viol d’une touriste canadienne au quartier général de la police parisienne.
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EMILY SPANTON Victime alléguée

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