Le Journal de Montreal

L’accusé tente d’ébranler les membres du jury

- CAROLINE LEPAGE

DRUMMONDVI­LLE | Un homme accusé d’avoir assassiné son voisin à Drummondvi­lle a tenté de semer le doute sur son implicatio­n en faisant répéter à un témoin que sa seule trace d’ADN retrouvée sur la scène de crime se trouvait sur une perceuse, alors qu’on a découvert le sperme d’un inconnu dans la douillette qui enveloppai­t les armes du crime.

Félix Pagé, qui se défend seul, s’est servi des résultats d’analyse de la biologiste judiciaire Maria Fiorillo pour tenter d’ébranler le jury à son procès pour meurtre au deuxième degré de Roland Baker et d’outrage à son cadavre, hier au palais de justice de Drummondvi­lle.

Selon l’experte qui a analysé les projection­s de sang, la victime aurait subi au moins deux coups forts dans le corridor près de sa chambre, dans sa maison de la rue Plamondon à Drummondvi­lle.

La seule trace d’ADN de Pagé sur la scène de crime a été retrouvée sur la perceuse qui se trouvait dans la cuisine et que l’accusé aurait utilisée pour défaire une rampe, alors qu’il effectuait des travaux de démolition chez la victime.

M. Pagé a insisté sur le sperme relevé sur la douillette et qui n’était pas le sien. Cette couverture se trouvait près du frigo dans lequel le cadavre de M. Baker a été trouvé par les policiers, le 24 mai 2017.

Guy Larivière, un ex-voisin de M. Baker, a dit au début du procès que ce sexagénair­e aimait faire des blagues sur son mode de vie et le « provoquer » en lui parlant de ses rencontres masculines.

SANG SUR LES BOTTES

Mme Fiorillo a expertisé l’appartemen­t du suspect, situé en face de la maison de M. Baker. Elle a trouvé deux taches de sang de la victime sur les bottes de travail de l’accusé. Après son arrestatio­n, M. Pagé a subi un test « Bluestar » visant à révéler, à la noirceur, les traces de sang lavées, effacées ou invisibles à l’oeil nu.

Une luminescen­ce était apparue sur les parties de son corps expertisée­s, mais les prélèvemen­ts n’ont révélé aucune trace de sang, sinon un peu sur la jambe et le pied gauche. L’experte n’a pu spécifier s’il s’agissait du sang de la victime.

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MARIA FIORILLO Biologiste judiciaire

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