Le triomphe des incultes
On a beaucoup parlé, récemment, du danger que font peser sur la démocratie les fake news. Avec raison, d’ailleurs. Celui qui aborde les problèmes collectifs à partir de données faussées ne pourra pas se prononcer de manière éclairée.
Mais j’aimerais pousser cette réflexion plus loin et m’en prendre aux effets de l’inculture historique sur le débat public. Elle est bien plus toxique qu’on ne le croit.
HISTOIRE
Pensons ainsi à ceux qui prétendent que les Français, en fondant la Nouvelle-France, auraient exterminé les populations amérindiennes présentes sur le territoire. En gros, à l’origine de notre histoire, il y aurait eu un génocide. C’est tout simplement faux.
Pourtant, puisque cette idée s’est installée dans la tête des nouvelles générations, ces dernières ont développé un sentiment de culpabilité collective qui les pousse à l’autoflagellation collective. Cette « fausse nouvelle historique » a des effets identitaires très inquiétants. Plutôt que d’être fiers de leur histoire à la manière d’une grande et noble aventure, les jeunes Québécois en ont honte. Ou alors, ils s’en détournent comme si elle était sans intérêt.
Quand on leur fait remarquer que la France ne s’est pas implantée en Amérique avec la même brutalité que les Anglais, les Espagnols ou les Portugais, ils semblent déstabilisés. On leur a appris que le grand méchant homme blanc était partout coupable et ils semblent tenir à cette croyance.
RACISME
De même, à cause de l’américanisation des mentalités, les Québécois en sont venus à croire que parce qu’ils sont « Blancs », ils appartiennent au club des nations historiquement dominantes. Mais c’est faux ! Faut-il vraiment rappeler que nous étions chez nous un peuple colonisé, dominé, humilié qui n’a survécu que grâce à sa résistance obstinée ?
Il faut un sacré culot, sachant cela, pour accuser le peuple québécois de racisme systémique.
L’inculture historique nous fait douter de notre droit d’exister comme peuple.
Il faut la combattre.