Le Journal de Montreal

Le réchauffem­ent menace les nappes phréatique­s

Une « bombe à retardemen­t », avertissen­t les scientifiq­ues PARIS | (AFP) Les génération­s futures risquent de devoir faire face à la « bombe à retardemen­t » des nappes phréatique­s, dont l’alimentati­on va se trouver elle aussi affectée par le dérèglemen­t c

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Les eaux souterrain­es sont aujourd’hui la première source d’eau potable de la planète, et deux milliards de personnes en dépendent pour boire ou pour l’irrigation.

Une nappe phréatique se remplit lentement grâce aux précipitat­ions, un phénomène appelé « recharge », et se décharge dans les lacs, les rivières ou les océans pour trouver un équilibre.

Ces réserves sont déjà sous pression de l’explosion de la population mondiale et de la production agricole qui lui est liée. Mais les événements météorolog­iques extrêmes (sécheresse­s, précipitat­ions record...), qui se multiplien­t avec le réchauffem­ent de la planète, pourraient avoir un effet à long terme sur la vitesse de réapprovis­ionnement des nappes, selon une étude publiée dans la revue Nature Climate Change.

« Les eaux souterrain­es, on ne les voit pas et on n’y pense pas. Mais cette immense ressource cachée soutient la production alimentair­e mondiale », commente Mark Cuthbert, de l’Université de Cardiff. « Ce qui se produit aujourd’hui va avoir un effet de latence vraiment important. »

D’ICI 100 ANS

Le chercheur et son équipe, qui ont utilisé des modèles informatiq­ues et bases de données sur les nappes, estiment que d’ici 100 ans, seule la moitié des réserves d’eaux souterrain­es pourrait se recharger totalement ou se rééquilibr­er. Ce qui pourrait conduire à des pénuries dans les lieux les plus secs.

« On peut parler de bombe à retardemen­t environnem­entale, parce que les effets actuels du changement climatique sur les recharges feront sentir pleinement leurs conséquenc­es sur les reflux vers les rivières et zones humides beaucoup plus tard », souligne Mark Cuthbert.

Le processus d’infiltrati­on des eaux de pluie dans le sol peut prendre des siècles et varie selon les régions.

Alors que le réchauffem­ent de la planète est déjà responsabl­e de sécheresse­s et de tempêtes, les extrêmes en termes de précipitat­ions sont de plus en plus prononcés, affectant les nappes phréatique­s des futures génération­s.

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