Les mots dits du samedi
SANS REMORDS
La dictée corrigée de samedi dernier : Christophe et Iam se sont réprimandés sans retenue. Heureusement, cette chicane fut sans conséquence (s). Ils se sont quittés sans remords avec la promesse de s’écrire un mot, sans faute. La préposition sans marque l’absence. Pourtant, on écrira « un manteau sans boutons » le pluriel étant ici motivé par la quasi-certitude qu’un manteau doit porter plus d’un bouton. Mais le s sera absent dans l’expression sans retenue signifiant sans modération (Christophe et Iam se sont réprimandés sans retenue). Quant au mot faute précédé de sans, il s’écrit avec un s ou sans, selon le sens. Signifiant à coup sûr, sans faute s’écrit sans s (... la promesse de s’écrire un mot, sans faute). Mais il faut écrire sans fautes quand l’on veut dire sans erreurs. Ex. : Luce écrit sans fautes. Et pourquoi un s à remords dans la locution sans remords ? Avant tout, parce que remords s’écrit toujours avec un s, au singulier comme au pluriel.
ME CROYEZ-VOUS ?
Un lecteur, Louis L., s’étonne de l’emploi fréquent de la locution faire accroire. Cette expression dans son sens strict de tromper quelqu’un, de faire croire ce qu’on sait ne pas être vrai n’est pas incorrecte. Faire accroire et faire croire ne sont pas nécessairement synonymes. Faire accroire veut toujours dire duper, berner, tandis que faire croire quelque chose à quelqu’un signifie persuader cette personne d’une chose qui peut être vraie ou fausse. Évidemment, on n’écrira pas « faire à croire ».
N. B. : Le mot indicatif a inopinément pris la place du terme impératif dans cette phrase de la chronique (version papier) de samedi dernier intitulée Va cueillir des fraises : « … les verbes qui se terminent par -ir, -oir et -re à l’infinitif (…) commandent pour la plupart un s à la deuxième personne du singulier du présent de l’indicatif ([ex. :] prends ton temps...). » Évidemment, il aurait fallu lire « du présent de l’impératif ».