Le Journal de Montreal

Surprise et incompréhe­nsion à Sainte-Marthe

- DOMINIQUE SCALI

La plupart des gens rencontrés à Sainte-Marthe-sur-le-Lac se disent très heureux et ne comprennen­t pas pourquoi leur ville arrive en dernière position du palmarès du bonheur. Ce qui ne les empêche pas de critiquer son rapide développem­ent.

« On est très bien ici. C’est tranquille, c’est paisible », dit Carole Arnois, 52 ans, à propos de sa petite municipali­té des Laurentide­s.

Plusieurs citoyens émettent l’hypothèse que la multiplica­tion des projets domiciliai­res au cours des dernières années peut être une source d’insatisfac­tion commune aux Marthelacq­uois.

Depuis le début des années 2000, la population a plus que doublé, dépassant aujourd’hui les 18 000 habitants.

« J’ai maintenant 36 voisins en arrière de chez moi », dit Mario Boucher, 67 ans.

UNE VILLE DORTOIR

Olivier Émond, trésorier du Club optimiste, est un des rares à ne pas être étonné du faible résultat de sa ville natale.

« Il n’y a plus de forêt. Juste des bungalows. C’est devenu une ville dortoir », dit-il.

Ce syndrome de la « ville champignon » peut rendre difficile l’évaluation des services dont ont besoin les citoyens, surtout quand elle est beaucoup moins riche que d’autres, illustre la professeur­e à l’UQAM Danielle Pilette.

PEU D’INFRASTRUC­TURES

Selon le conseiller municipal indépendan­t François Robillard, les infrastruc­tures n’ont pas suivi la croissance de la population. Les résidents n’ont toujours pas d’aréna ni de piscine et doivent maintenant endurer la congestion sur le principal boulevard, explique-t-il.

De plus, « il y a un climat de chicane et de désinvesti­ssement. Les gens ne s’impliquent dans rien et ça critique tout le temps », témoigne Denis Pilon, un ancien policier qui a été conseiller municipal de 1990 à 1994.

N’empêche, « c’est dommage parce que c’est quand même une belle ville. Je pense que la majorité des gens sont heureux d’être ici », note M. Robillard.

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