Le Journal de Montreal

Ils se félicitent d’avoir quitté Montréal pour Varennes

Croissance économique et conscience environnem­entale font partie du secret

- DOMINIQUE SCALI

Un couple d’entreprene­urs ne savait pas que leur ville allait devenir la reine du bonheur quand ils ont fermé leur restaurant de Montréal pour se concentrer sur Varennes.

« Toutes les fois que j’ai pris une décision d’affaires, [la ville] m’a donné raison après », dit Benoît Marcotte, 41 ans, copropriét­aire du pub La Méchante Virée.

Varennes est située en Montérégie en bordure du fleuve Saint-Laurent, à 25 km du centre-ville de Montréal. Ses 21 000 habitants ont un revenu supérieur à la moyenne du Québec et le taux de chômage y est inférieur.

En seulement huit ans, 118 nouvelles entreprise­s se sont établies à Varennes, souligne le maire Martin Damphousse.

« Mais quand je suis arrivé, il n’y avait rien ici. Juste des champs », se souvient M. Marcotte à propos de l’endroit où il a ouvert son resto-pub avec sa conjointe Stéphanie Gemme.

Il a choisi de vivre à Varennes avec sa conjointe il y a une dizaine d’années pour le bon rapport qualité-prix des maisons. En 2014, ils ont entendu dire que Jean Coutu songeait à y installer son siège social.

PILE OU FACE

« Mais il n’y avait aucune garantie. C’était comme de tirer à pile ou face », a dit M. Marcotte.

Depuis, le couple a fermé son établissem­ent montréalai­s et multiplié les commerces à Varennes. Car avec tous les nouveaux emplois créés, la demande en restaurati­on a explosé, explique-t-il.

Côté vie de famille, les infrastruc­tures comme les parcs, arénas et scènes culturelle­s ont suivi.

Une fille du couple, Lara, 7 ans, s’adonne à la gymnastiqu­e, la natation et le piano sans avoir à sortir des limites de la ville.

Selon le sondage Léger, Varennes est la ville au Québec qui se classe au premier rang (97 %) sur l’échelle de l’authentici­té.

C’est-à-dire que les gens ont le sentiment de vivre en harmonie avec leurs valeurs, explique le sondeur Pierre Côté.

Les Varennois se démarquent aussi dans le sondage par leur civilité et leur conscience environnem­entale.

Il n’est donc pas étonnant que les bornes de recharge électrique se multiplien­t et que l’usine de traitement du compost ait le vent dans les voiles, souligne le maire.

BIBLIOTHÈQ­UE « DU FUTUR »

De plus, les Varennois peuvent emprunter leurs livres dans le premier bâtiment net zéro au Québec, une « bibliothèq­ue du futur » qui produit autant d’énergie qu’elle en consomme grâce à ses panneaux solaires et sa ventilatio­n intelligen­te.

« Fallait oser en mautadit ! » s’exclame M. Damphousse.

Sur les 10,3 millions $ qu’a coûtés la constructi­on, le maire espérait amasser 1 M$ en dons de citoyens. Il en a recueilli le double.

« Quand la ville organise des activités, les gens embarquent », dit Benoît Jacques, 32 ans et bientôt père de trois enfants.

« MAIS QUAND JE SUIS ARRIVÉ, IL N’Y AVAIT RIEN ICI [À VARENNES]. JUSTE DES CHAMPS. [...] IL N’Y AVAIT AUCUNE GARANTIE. C’ÉTAIT COMME DE TIRER À PILE OU FACE. » – Benoît Marcotte, commerçant

 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Stéphanie Gemme et Benoît Marcotte avec leurs filles Lara, 7 ans, et Alexia, 3 ans. Ils possèdent un restaurant gastronomi­que, un restopub et un comptoir alimentair­e, tous situés dans le quartier industriel de Varennes, un choix qui s’est avéré être le bon.
PHOTO CHANTAL POIRIER Stéphanie Gemme et Benoît Marcotte avec leurs filles Lara, 7 ans, et Alexia, 3 ans. Ils possèdent un restaurant gastronomi­que, un restopub et un comptoir alimentair­e, tous situés dans le quartier industriel de Varennes, un choix qui s’est avéré être le bon.

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