Le Journal de Montreal

Il faut agir quand les dettes vous donnent le vertige

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Rebecca, une jeune institutri­ce dans la trentaine, a peu à peu gonflé le solde de ses cartes de crédit qui atteint maintenant un total de 10 000 $. À cela s’ajoute un prêt de 5000 $, contracté pour meubler son nouvel appartemen­t. Cette dette lui a donné le vertige et elle a décidé d’agir.

Se sentant coincée et sachant fort bien que ses obligation­s financière­s n’iraient pas en diminuant, elle s’est résolue à demander des conseils à un bureau de syndic autorisé en insolvabil­ité. Sa plus grande crainte ? Devoir faire faillite… Heureuseme­nt, ce n’est pas la seule option qui s’offrait à elle.

FAIRE UN BILAN

Le syndic l’a tout d’abord aidée à dresser un portrait de sa situation financière, puis à cerner, pour mieux les endiguer, les causes de ses difficulté­s financière­s, et enfin lui a proposé des solutions.

Il a d’abord constaté qu’avec un loyer de 800 $ par mois et malgré un salaire annuel de 52 000 $, Rebecca peinait à joindre les deux bouts. Pour lui donner une bouffée d’oxygène, il lui a donc recommandé de réduire quelques postes de dépenses dans son budget, mais aussi de baisser son ratio d’endettemen­t qui atteint actuelleme­nt 39 %, soit la limite acceptable pour les institutio­ns financière­s.

Pour s’attaquer à ses dettes, il lui a suggéré de demander un prêt de consolidat­ion de 9900 $ à sa banque, afin de rembourser d’un seul coup ses trois cartes de crédit. Ainsi, au lieu de devoir effectuer des paiements de 300 $ par mois, le remboursem­ent de ce prêt sur une période de 60 mois représente­ra des paiements de 230 $. « Toutefois, nous n’avons pas inclus la dette de 5000 $ du prêt personnel, car le taux d’intérêt de celui-ci (environ 9 %) est moins élevé que celui du prêt de consolidat­ion (environ 13 %). Cela n’aurait donc pas été avantageux pour elle », précise Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabil­ité, président de Jean Fortin et Associés. De son côté, le prêt personnel représente des versements de 210 $ et il sera entièremen­t payé dans 27 mois.

Autre recommanda­tion : ne conserver qu’une seule carte de crédit et annuler les deux autres, pour éviter la tentation de consommer et s’endetter à nouveau. « Idéalement, on garde celle que l’on a depuis le plus grand nombre d’années, puisque plus un compte existe depuis longtemps, et mieux il est considéré dans le pointage de votre dossier de crédit », recommande Pierre Fortin.

PLAN DE REMBOURSEM­ENT

Avec ce plan de remboursem­ent, Rebecca pourra récupérer progressiv­ement une certaine marge de manoeuvre financière, au fur et à mesure que ses dettes seront payées. En plus du prêt personnel (27 mois) et du prêt de consolidat­ion (60 mois), la jeune femme doit aussi rembourser un prêt-auto (300 $ sur 40 mois), pour un total de 740 $. Elle devra donc se serrer la ceinture, surtout durant les 27 premiers mois, mais la situation demeure gérable.

Soulagée de ne pas avoir eu à faire faillite, Rebecca assure qu’elle suivra à la lettre les conseils du syndic. Ce dernier rappelle qu’à cause de l’accès facile au crédit, on peut se laisser facilement entraîner dans la spirale de l’endettemen­t.

« On doit demeurer vigilant, et se rappeler que chaque fois que l’on dépense de l’argent qui ne nous appartient pas – le crédit –, cela représente un coût important en taux d’intérêt, et qu’il faut parfois des années pour s’en sortir », mentionne Pierre Fortin.

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