Le Journal de Montreal

SNC-Lavalin joue son avenir

Malgré tous les efforts et changement­s, impossible pour l’entreprise de se défaire de son aura de corruption

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Empêtrée dans une succession de scandales en apparence interminab­le, SNC-Lavalin joue ces jours-ci sa survie, après avoir vu sa réputation entachée de façon quasi permanente.

PHILIPPE ORFALI Le Journal de Montréal

Longtemps l’un des fleurons Québec inc. s’étant le mieux illustré à l’étranger, aux côtés de Bombardier, SNC-Lavalin semble incapable de tirer un trait sur son passé trouble.

La compagnie montréalai­se détenait déjà l’honneur peu enviable d’être à l’origine du « pire scandale de corruption de l’histoire du pays », celui du Centre universita­ire de santé McGill (CUSM). Sans compter celui des pots-de-vin versés au gouverneme­nt libyen.

C’était avant de se retrouver au centre de la plus importante crise politique au pays depuis l’élection de Justin Trudeau.

Or, malgré les efforts de changement de culture et de redresseme­nt entrepris depuis la commission Charbonnea­u, malgré le remboursem­ent de sommes auprès de sept municipali­tés québécoise­s pour des manoeuvres douteuses pour l’obtention de contrats, et malgré une haute direction presque entièremen­t renouvelée, impossible pour l’entreprise de se défaire de son aura de corruption.

Les déboires de la compagnie sont tels que ses actions sont à leur plus bas depuis plus de dix ans, à l’heure actuelle.

Si l’entreprise montréalai­se a tant milité pour obtenir un accord de réparation, c’est qu’une condamnati­on criminelle pourrait l’exclure de la plupart des contrats gouverneme­ntaux au Canada, mais également dans plusieurs pays alliés.

Mais même si la haute direction a fait des pieds et des mains, cela n’a pas donné les résultats escomptés. PEU D’APPUIS

Quand on demande à la présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec ce que représente aujourd’hui la firme de génie-conseil pour sa profession, sa réponse ne se fait pas attendre.

« Il ne faut pas mettre les ingénieurs dans le même panier que [SNC-Lavalin] ! Il faut faire la différence entre les honnêtes travailleu­rs et les entreprise­s » , affirme Kathy Baig.

Mais SNC-Lavalin n’est-elle pas l’un des piliers du génie-conseil au Canada ? Après tout, il s’agit de l’un des principaux employeurs de l’Ordre, plus de 800 de ses membres travaillan­t pour la firme.

« N’importe quel employeur est un élément important de l’industrie », répond-elle, sans plus.

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