Le Journal de Montreal

Parents sept fois, ils partent en affaires

Un couple a tout lâché pour démarrer un service de traiteur

- SYLVIE LEMIEUX Collaborat­ion spéciale

En 2017, Nancy Brunet a acheté un casse-croûte, rebaptisé Le Bistro F, à Saint-Lin–Laurentide­s. Un saut vertigineu­x dont elle n’avait peutêtre pas pris la pleine mesure.

« Dès la première journée, j’ai compris que je n’y arriverais pas toute seule. Il y avait tant à faire entre les achats, la cuisine, le service. J’ai demandé à mon chum de venir m’aider à mettre les choses en place. »

Guy de Carufel n’a pas hésité à prendre un congé d’une semaine même s’il venait de commencer un nouvel emploi dans un lave-auto.

UN PARI RISQUÉ

« Finalement, il a tellement aimé ça qu’il a donné sa démission pour s’associer avec moi. Je m’étais lancée dans le vide, il est venu me rattraper », explique Nancy Brunet qui, auparavant, avait travaillé pendant huit ans au service à la clientèle d’un concession­naire automobile.

Cela restait un pari risqué pour le couple, qui forme une famille recomposée de sept enfants âgés de 2 à 16 ans.

« Mon chum me soutient dans tout ce que je fais, confie Nancy. Lui aussi rêvait d’avoir son entreprise. Il avait d’ailleurs déjà exploité un restaurant. On s’est dit qu’on allait s’arranger pour que ça marche ! »

Le temps semble leur donner raison. Après des débuts difficiles, Le Bistro F a aujourd’hui le vent dans les voiles.

« Le casse-croûte, qui était implanté chez un concession­naire auto, n’allait pas très bien. On a abandonné le côté restaurati­on pour se concentrer sur le service traiteur. On a alors déménagé dans un nouveau local de production. »

Un peu de publicité conjuguée au bouche-à-oreille a permis de constituer une clientèle qui ne cesse de croître. En un peu plus d’un an, le chiffre de ventes a été multiplié par 10.

Aujourd’hui, Le Bistro F livre plus de 600 repas par semaine à une clientèle composée de particulie­rs et de garderies. Il dessert un vaste territoire allant de Laval à Mirabel en passant par Boisbriand jusqu’à Repentigny.

« Bientôt, nous pourrons livrer jusqu’à Saint-Jérôme. »

Jusqu’à l’été dernier, Nancy Brunet était seule à cuisiner les plats maison comme des boulettes jardinière­s, rôti de porc aux pommes et à l’érable, crevettes à l’asiatique, etc. Elle a, depuis, embauché deux personnes qui ont pris la relève à la production.

DES PROJETS POUR L’AVENIR

C’est qu’elle mijote d’autres projets. D’ici le printemps, elle veut organiser des ateliers de cuisine.

« La demande est là. Au début, nous offrirons des cours pour les enfants pour leur transmettr­e le plaisir de cuisiner et de bien s’alimenter. Je veux aussi m’adresser aux milléniaux qui sont nombreux à ne pas savoir cuisiner. »

Elle s’active actuelleme­nt à recruter des professeur­s, qui seront principale­ment des autodidact­es, comme elle. « C’est ma grand-mère qui m’a tout appris. Pour moi, cuisiner, c’est un bonheur. Je veux transmettr­e ce bonheur aux gens. »

Le duo d’entreprene­urs projette également de déménager dans de plus grands locaux dans les prochains mois pour mieux répondre à la demande.

Codiriger une entreprise peut amener son lot de difficulté­s pour un couple.

« On a su éviter les écueils, affirme Nancy Brunet. Travailler ensemble nous a permis de développer notre capacité à mieux communique­r. Cela a solidifié notre relation. On a aussi beaucoup appris sur nous-mêmes. Je suis capable d’en prendre beaucoup plus que je pensais. Quant à mon chum, il démontre un grand talent dans le service à la clientèle. Être en affaires a été pour nous un changement de vie positif. »

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PHOTO COURTOISIE Nancy Brunet et son conjoint Guy de Carufel devant l’affiche de leur service de traiteur à Saint-Lin dans les Laurentide­s.

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