Des Coups de coeur dignes de ce nom
La TOHU souligne le meilleur du cirque
Les Coups de coeur de la TOHU portent bien leur nom. Le spectacle-signature de la salle circulaire montréalaise, présenté ces jours-ci pour une quatrième édition, impressionne vivement avec des prouesses physiques extrêmes, exécutées par des artistes de grand talent.
Coups de coeur est devenu au fil des ans une tradition en février à la TOHU et se démarque par sa simplicité en renouant avec l’essence même du cirque pur, sans flafla: l’acrobatie, la contorsion, l’équilibrisme, etc.
Il s’agit simplement d’un enchaînement des meilleurs numéros tirés de productions circassiennes récentes, proposés dans leur forme originale et offerts par des artistes membres de troupes les plus en vue du moment (Cirque du Soleil, Cirque Éloize, Flip Fabrique, Les 7 doigts), indépendants ou finissants de l’École nationale de cirque de Montréal.
UN PEU DE POÉSIE
Une maîtresse de cérémonie (la Canadienne Mooky Cornish, qui rend ici un personnage attachant et coloré) assure le lien entre les différents segments, en invitant parfois le public à participer, et il n’en faut pas plus pour générer gloussements d’émerveillement, exclamations de stupeur et ovations senties.
Quelques portions de la mouture 2019 de Coups de coeur, plus jolies qu’éblouissantes, versent dans une certaine poésie onirique. C’est le cas de l’offrande de Marie-Ève Dicaire, du Cirque Éloize, dont la performance d’équilibre au sol échantillonnée de danse dépeint toute la puissance du corps humain.
Anna Kichtchenko, des 7 doigts, tournoie sans répit dans un long mouvement de tissu aérien à la finale éclatante, dans un tableau extrait de la fresque Cuisine & Confessions.
À COUPER LE SOUFFLE
À d’autres endroits, les accomplissements des acrobates relèvent carrément de l’exploit et font tomber les mâchoires.
Par exemple, Nicolas Allard, frais diplômé de l’École nationale de cirque, génère un quasi-vertige chez le spectateur dans sa prestation de trapèze volant, une dizaine de minutes à peine après la levée du rideau. Allard sautille et virevolte sur sa « balançoire » instantanée, pendant qu’à ses pieds, les gens retiennent leur souffle. Du grand art.