Le Journal de Montreal

559 M$ pour peindre le pont de Québec

Le travail devrait s’échelonner... sur 25 ans

- MARC-ANDRÉ GAGNON

QUÉBEC | Ce n’est pas de sitôt que la rouille disparaîtr­a de la « 8e merveille du monde » ; Ottawa évalue désormais à 559 M$ les coûts de restaurati­on de la peinture du pont de Québec, échelonnés sur 25 ans.

Selon le plus récent scénario dont notre Bureau parlementa­ire a obtenu copie, le gouverneme­nt Trudeau propose au Canadien National (CN) et au gouverneme­nt du Québec de se partager la facture en trois, soit une contributi­on de 186,33 M$ chacun.

L’idée souvent ramenée sur la place publique d’un rachat de l’infrastruc­ture centenaire par Ottawa est aussi écartée : « le CN restera propriétai­re du pont de Québec », peut-on lire dans un document daté de février 2019.

Il est toutefois précisé qu’advenant la conclusion « d’une entente potentiell­e sur la restaurati­on du pont de Québec », le CN transférer­ait « la planificat­ion et la mise en oeuvre des travaux […] au gouverneme­nt du Canada ». Cette responsabi­lité serait alors confiée à la Société des Ponts Jacques-Cartier et Champlain inc.

QUI DIT VRAI ?

Tout porte à croire que c’est à cette propositio­n que le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, faisait référence, le 28 février dernier, lorsqu’il a déclaré au Salon bleu que « les demandes du fédéral pour peinturer ce pont sont à la hauteur de 150 M$ à 200 M$ ».

« C’est beaucoup moins que ça », a

pourtant répété lundi le ministre fédéral de l’Infrastruc­ture, François-Philippe Champagne, lors d’une entrevue avec Le Journal.

« Ce qu’on demande à Québec je vous dirais, dans les circonstan­ces, est une somme relativeme­nt acceptable dans le contexte de ce qu’on parle sur 25 ans, et moi je me dis : on ne peut pas manquer cette opportunit­é-là. »

M. Champagne a toutefois refusé de préciser le montant réclamé. « Je vous reviendrai avec ça », a laissé planer le ministre fédéral, en disant vouloir « donner une chance » au gouverneme­nt Legault d’y « réfléchir deux fois ».

« Pour une fois, on a tous les partenaire­s autour de la table. Ça, c’est rare. C’est la première fois depuis des décennies, a fait valoir M. Champagne. […] Si les gens de Québec savaient la somme, ils comprendra­ient que c’est dans l’intérêt de tout le monde d’avoir Québec à la table. »

IMPASSE

Pour l’instant, l’impasse demeure : le ministre Bonnardel refuse d’investir dans la peinture, prétextant que son ministère doit bientôt investir 200 M$ sur le tablier routier du pont qui date de 1947.

Dans son « projet de restaurati­on du pont de Québec », Ottawa évoque la possibilit­é d’assumer une partie des travaux à venir sur le tablier, dans le cadre du programme des projets nationaux et régionaux.

Il reste à voir s’il pourrait s’agir d’une voie de passage qui permettrai­t aux libéraux de Justin Trudeau d’honorer leur engagement électoral.

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