Émeute filmée à la prison de Québec
Le leader du soulèvement de 2017 a écopé de deux ans de détention supplémentaires lundi QUÉBEC | Cinq détenus ont tenu en haleine les agents correctionnels pendant une longue heure le soir du 30 mai 2017 à l’Établissement de détention de Québec.
La scène de 57 minutes, immortalisée sur vidéo par un employé et dont Le Journal a obtenu copie, a été présentée en preuve au procès de Jonathan Giroux-Barras en décembre.
Le détenu de 29 ans, qui a été identifié comme le leader de l’émeute, a écopé lundi d’une peine de deux ans de prison supplémentaires pour ces événements.
C’est le refus des autorités carcérales de leur remettre un ballon qui aurait mené les cinq hommes à refuser de regagner leurs cellules, à 20 h. Dès le départ, les prisonniers, masqués, utilisent des couvertures pour se cacher des agents, qui les observent de près depuis leur console de travail, séparée du passage des cellules par une vitre.
Des objets, dont une télévision brisée lancée par Giroux-Barras, sont projetés en direction de la console.
Après quelques minutes, les agents utilisent du gaz lacrymogène en guise d’avertissement. « C’est quoi le point, les gars ? leur demande le chef de service. Réalisez-vous que ça n’aide pas du tout la situation ? » « On veut pas jaser, on est tannés de tout se faire couper icitte », réplique l’un des cinq.
Malgré les nombreux avertissements, ils refusent d’obtempérer aux ordres et sont avisés que le groupe tactique d’intervention devra intervenir. LE FEU AUX MATELAS
Cachés derrière des couvertures, les prisonniers mettent alors le feu à un matelas. L’alarme se met à sonner. De l’eau est projetée par un employé en grande quantité vers le matelas enflammé, difficilement atteignable.
La fumée s’empare des cellules. D’autres objets sont lancés vers la console. Les agents viennent à bout des flammes une quinzaine de minutes plus tard. Les cinq prisonniers se rendent finalement, près d’une heure après le début du soulèvement. PLUSIEURS AGITATEURS
Le premier à se rendre est Giroux-Barras, un des indices qui a laissé croire qu’il était le leader. Ses quatre complices ont plaidé coupables et reçu des peines variant entre six mois et un an.
En 2010, deux détenus étaient morts intoxiqués par la fumée à la suite d’une émeute à la prison de Québec, lors de laquelle des prisonniers avaient allumé des incendies.