Le Journal de Montreal

Le pot fait d’elles de meilleures mères

Des centaines de mamans qui consomment du cannabis dénoncent leur « stigmatisa­tion » sur Facebook

-

AFP | Elles en avaient assez d’être stigmatisé­es et de cacher leur consommati­on de cannabis : depuis la légalisati­on de cette drogue douce, des centaines de femmes s’unissent pour clamer haut et fort que cette herbe fait d’elles « de meilleures mères », malgré les mises en garde des médecins.

Assise dans son salon, où flotte un léger parfum de marijuana, Jordana Zabitsky ne décolère pas contre le « dénigremen­t » dont sont victimes selon elle les jeunes mamans qui consomment du cannabis, maintenant légalisé.

« On attend de moi que je travaille à temps plein, que je m’occupe de mes enfants à temps plein, que ma maison soit propre, que je paie mes factures à temps, que je change mes pneus d’hiver à temps [...] le cannabis me permet d’accomplir mes tâches quotidienn­es tellement mieux ! » déclare cette trentenair­e.

C’est pour rejoindre d’autres femmes dans sa situation et libérer la parole que cette Montréalai­se a créé sur Facebook le groupe « Mother Mary », strictemen­t réservé à la gent féminine. SE DÉTOURNER DES OPIACÉS

Aujourd’hui, cette communauté revendique quelque 5000 membres qui discutent de la consommati­on de cannabis.

Pourtant, le ministère de la Santé est formel : « Il est plus sûr d’éviter la consommati­on de cannabis si vous êtes parent ». Cette drogue peut altérer le jugement avec les enfants, met-il en garde.

« Les mamans se sentent seules et ne savent pas vers qui se tourner, elles se sentent honteuses et ont peur », note Annie-Claude Bertrand qui coanime « Mother Mary ».

La consommati­on de cannabis permet notamment à ces femmes de se détourner des opiacés et des antidépres­seurs pour traiter leur anxiété ou leur dépression, explique Karine Cyr dont le groupe Facebook, « Des fleurs ma chère », créé lors de la légalisati­on, rassemble plus de 500 membres.

Newspapers in French

Newspapers from Canada