Un accusé traite une juge de « corrompue »
Il indique sur internet ne pas respecter l’autorité
Un émule des « citoyens souverains » accusé d’avoir grièvement blessé une femme lors d’une poursuite policière risque d’attendre longtemps son procès, tellement il perturbe l’audience avec ses cris et ses coups de poing sur la table.
« Tabarnak ! Asti ! Vous violez la Constitution, vous êtes complices de la corruption dans mon dossier ! » a crié Sébastien Théodore à la juge, lors d’une audience par visioconférence hier au palais de justice de Montréal.
Théodore, 40 ans, est un citoyen qui n’hésite pas à dire sur les réseaux sociaux qu’il ne respecte pas l’autorité de la police et des tribunaux.
FAUTEUIL ROULANT
Le 17 novembre dernier, alors que des policiers tentaient de l’intercepter au volant de sa voiture, il aurait continué son chemin, causant une course-poursuite dans les rues de Montréal. Elle s’est terminée juste après qu’une femme a été happée par une voiture.
La femme a subi de graves blessures et elle doit encore se déplacer en fauteuil roulant.
Théodore, de son côté, doit subir un procès pour conduite dangereuse, délit de fuite et négligence criminelle causant des lésions. Il se représente seul.
L’audience d’hier avait pourtant bien débuté, avec Théodore qui disait « ne pas avoir le goût de [s’]obstiner ». Mais rapidement, tout a déraillé.
DÉRAILLEMENT
Pendant que la procureure de la Couronne Sylvie Dulude expliquait à la juge le nombre de témoins qu’elle comptait faire entendre au procès, Théodore s’est mis à s’impatienter.
« Moi, je veux une date de procès à matin ! », s’est-il écrié. La juge Johanne St-Gelais a tenté de le calmer, sans succès. L’interrompant, Théodore a dit qu’elle était corrompue, qu’elle devait se récuser, tout en criant que c’était lui l’accusé et que ses demandes devaient être respectées.
« Votre dossier n’est pas différent des autres ; avant de choisir une date de procès, il faut savoir sa durée », a-t-elle expliqué calmement à l’accusé. Mais Théodore ne voulait rien entendre, tentant même de quitter l’audience. Mécontent que des agents l’en empêchent, il s’est mis à taper du poing sur sa table, si bien que la juge a mis fin à la conversation, déplorant l’attitude de l’homme.