Le Journal de Montreal

500 millions $ en dix ans pour les médecins

La supervisio­n des « super infirmière­s » sera payante

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AGENCE QMI | L’Institut de recherche et d’informatio­ns socioécono­miques évalue à un demi-milliard de dollars sur 10 ans la compensati­on que les médecins québécois accumulero­nt pour la supervisio­n des super infirmière­s et les frais d’exploitati­on associés à leur présence en cabinet privé.

En février, le Collège des médecins a donné son accord pour que les « super infirmière­s » puissent poser certains diagnostic­s sans qu’il soit nécessaire pour les patients de consulter leur médecin dans les trente jours suivants, ce qui laisse entendre que leur présence sera de plus en plus privilégié­e dans le réseau.

Si l’Institut de recherche et d’informatio­ns socioécono­miques (IRIS) voit d’un bon oeil cette évolution de la pratique pour l’accès aux soins, elle juge que l’avantage pécuniaire que les médecins retireront est trop important.

« En cabinet privé, les médecins reçoivent jusqu’à 2680 $ par mois pour “surveiller” les infirmière­s praticienn­es spécialisé­es (IPS) et 500 $ pour couvrir les frais d’exploitati­on liés à leur présence dans la clinique », a indiqué l’IRIS, par communiqué.

Au total, donc, les médecins en cabinet privé peuvent toucher 62 000 $ par année pour chaque IPS sous sa supervisio­n. Ce montant seul est supérieur au salaire que touche l’IPS lors des six premiers échelons de sa carrière, déplore l’institut de recherche de gauche, qui recommande d’abolir l’exigence de surveillan­ce médicale de la pratique des IPS.

INJUSTIFIÉ

« Nous recommando­ns également de mettre fin à l’allocation mensuelle pour les frais d’exploitati­on liés à la présence des IPS dans les cabinets privés. Rien ne justifie une telle allocation, surtout dans le cas des GMF, où les frais d’exploitati­on sont déjà doublement financés par une rémunérati­on à l’acte fortement bonifiée et par des subvention­s du ministère de la Santé », a indiqué la chercheure derrière l’étude, Anne Plourde.

Dans plusieurs provinces, seule une « surveillan­ce informelle » des IPS est requise, alors que, dans trois d’entre elles, aucune surveillan­ce n’est nécessaire « malgré des exigences de formation moins élevées qu’au Québec », a précisé l’IRIS.

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