Aimable baboune
Le personnage d’Éric Lapointe nous montre bien que, pour se faire aimer du Québec, il est inutile de se donner des crampes aux joues à force de sourire comme certains politiciens se croient obligés de le faire.
Connaissez-vous une autre personnalité québécoise au sourire aussi rare qu’Éric Lapointe ? C’est un cas à part ! Je raconte parfois cette blague à son sujet : « Savez-vous comment faire mourir Éric Lapointe ? Chatouillez-lui la plante des pieds. » Notre rockeur national semble tellement incapable de rire que ça lui déclencherait une crise d’apoplexie.
Encore une fois, en lisant un long reportage consacré à Éric Lapointe et à ses groupies dans ce Journal, avec de multiples photos de notre ami remontant à près d’une décennie, ça m’a frappé : on ne le voit rire ou sourire à aucun moment.
PERSONNAGE
En ville ou sur la plage ? Visage impassible. Au milieu d’admiratrices qui le suivent comme une horde de caniches en Jamaïque ou en République dominicaine ? Face de carême. Lorsqu’on le voit dans la page de Rodger Brulotte ? Pas davantage de sourire. Je l’ai déjà rencontré à un gala de boxe et… devinez quoi ? Aucune émotion apparente.
Pourtant, c’est une idole des plus appréciées de notre univers médiatique ! Tout le monde sait bien au fond que c’est une « marque de commerce » qu’il a adoptée, cet « air de boeuf »… un peu comme les lunettes noires dont Luc Plamondon ne se départit jamais en public. Sa baboune fait partie du personnage. Il joue les durs, alors on lui suppose un coeur tendre. Un Éric Lapointe rieur sur ses photos ? Impensable ! Ce ne serait plus lui.
LEÇON
N’y a-t-il pas là une bonne leçon de communication et de présentation ?
Je vous rappelle que le plus populaire de nos chefs d’État depuis René Lévesque se montrait souvent austère et colérique, nommément Lucien Bouchard. Je pense que ce que le grand public aime vraiment, c’est ressentir de la sincérité.