Plus de 353 G$ de fonds canadiens dans 12 destinations prisées en 2018
Les entreprises canadiennes ont déclaré détenir plus de 350 milliards $ d’actifs dans les 12 paradis fiscaux les plus prisés en 2018, ce qui représente une augmentation de 9,7 % par rapport à 2017, selon l’organisme Canadiens pour une fiscalité équitable.
S’appuyant sur les chiffres publiés hier par Statistique Canada, cet organisme estime que la colossale somme de 353,1 milliards dollars a été envoyée par des entreprises du Canada vers ces pays où les impôts sont minimes ou inexistants
Le montant réel détenu par les Canadiens et les entreprises canadiennes dans les paradis fiscaux est considérablement plus élevé, car ce montant comprend uniquement les montants détenus par les entreprises et non par les particuliers», a expliqué Toby Sanger, directeur de Canadiens pour une fiscalité équitable.
À lui seul, le Luxembourg, un paradis fiscal avec une faible population de 613 000 habitants, a reçu 90,1 G$ du Canada, en 3e position derrière les États-Unis (595 G$) et le Royaume-Uni (109,3 G$). Quelque 8 milliards $ de plus, par rapport à 2017, sont allés du Canada vers ce petit État européen.
Quatre autres pays considérés comme des paradis fiscaux suivent dans le top 10 des investissements étrangers canadiens, soit la Barbade (64,8 G$), les Bermudes (47 G$), les îles Caïmans (39,6 G$) et les Pays-Bas (36,5 G$). Les Bahamas arrivent en 9e place avec 27,1 G$ qui y affluent.
QUE LES SOMMES DÉCLARÉES
« Le gouvernement fédéral n’a clairement pas résolu le problème des milliards de dollars vers les paradis fiscaux. Nous avons certainement besoin de lois plus sévères », a souligné M. Sanger.
Il a déploré la passivité du gouvernement de Justin Trudeau.
« Le Canada ne prend pas l’initiative. On attend de voir ce que les autres vont faire, tandis que la France, le RoyaumeUni, l’Australie et même les États-Unis posent des gestes », a-t-il ajouté en entrevue téléphonique, précisant que les milliards de dollars qui migrent vers ces havres fiscaux ne constituent que les « chiffres qui ont été déclarés ».