Le Journal de Montreal

L’investisse­ment responsabl­e populaire

Mais, une petite minorité de Québécois investisse­nt

- PHILIPPE ORFALI

Le Québec continue de faire figure d’exception dans le secteur de l’investisse­ment responsabl­e. La province est celle qui démontre le plus grand intérêt pour ce type d’investisse­ment, même s’il demeure méconnu, selon un sondage mené pour Desjardins.

De plus en plus, les Québécois veulent investir « vert » ou « éthique ». Un phénomène qu’a bien ciblé Desjardins, qui lançait à l’automne huit fonds négociés en Bourse en investisse­ments responsabl­es (IR).

Selon une étude de Strategic Insight parue en novembre, les fonds d’investisse­ment responsabl­e regroupaie­nt à la fin de 2017 pas moins de 10,9 milliards $ d’actifs sous gestion, en hausse de 146 % par rapport à 2011. C’est donc dire qu’ils gagnent en popularité, même s’ils continuent de représente­r une part minime des actifs totaux des fonds d’investisse­ment au Canada, qui s’élèvent à 1,51 billion $.

SEULEMENT 14 % DES SONDÉS

Ces données sont confirmées par le sondage mené par SOM pour le compte de Desjardins.

Ainsi, 52 % des répondants québécois à ce sondage affirment connaître l’IR, contre 40 % lors d’un sondage mené il y a 10 ans. Or, seulement 14 % des répondants détiendrai­ent des investisse­ments responsabl­es, une donnée qui n’a presque pas progressé depuis un coup de sonde réalisé en 2016.

Chez les membres de Desjardins, cette proportion frôlerait les 22 %.

« On constate que c’est loin d’être une mode, que les gens veulent intégrer leurs valeurs dans la gestion de leurs investisse­ments, et que les Québécois sont plus sensibilis­és à ces enjeux que le reste du Canada », souligne le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier. « Mais on voit qu’il reste beaucoup de marge pour accroître les connaissan­ces des gens » et faire en sorte qu’ils achètent ce type de produits, ajoute-t-il.

Un peu plus d’un quart des répondants du Québec y investirai­ent « certaineme­nt ou très probableme­nt » si on le leur proposait. D’ici trois à cinq ans, plus d’un quart des Québécois (28 %) seraient également prêts à y consacrer 30 % ou plus de leurs placements.

Paradoxale­ment, les conseiller­s financiers des autres provinces sont beaucoup plus enclins (18 %) à présenter ces options d’investisse­ment, en comparaiso­n avec ceux du Québec (10 %).

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