Yoko Ono expose à Montréal
Dans Liberté conquérante, l’artiste de renommée internationale invite autant à l’action et qu’à la réflexion
La contribution de Yoko Ono à l’art participatif et conceptuel est grandement mise en valeur dans Liberté conquérante/Growing
Freedom, une exposition qui habitera les étages de la Fondation Phi pour l’art contemporain, à Montréal, au cours des prochains mois.
La série de créations de Yoko Ono connue sous le nom Instructions et ses collaborations artistiques avec le regretté John Lennon occupent non seulement une place de choix, mais incitent le public à façonner un travail étalé sur plusieurs décennies.
L’initiative a été conçue en deux parties, dans un décor d’une blancheur lumineuse : une célébrant les inventions de la Japonaise et l’autre s’articulant autour des initiatives qu’elle a prises en compagnie de l’ancien chanteur des Beatles. APPORTER SA TOUCHE
Pour le premier bloc, les visiteurs sont appelés à toucher les oeuvres et à les transformer en s’exprimant librement afin de leur donner tout leur sens. Ils peuvent ainsi réparer de la vaisselle brisée, peindre sur une grande toile blanche à l’aide de couleurs vives, clouer sur une planche fixée au mur, mais aussi écrire des souvenirs liés à leur mère, imaginer sur divers sujets ou encore réfléchir à la signification profonde de mots comme « respire », « ouvre » et « oublie ».
En acceptant de suivre les directives données par Yoko Ono, on constate la force du partage et de la délégation dans le milieu de l’art. On brise avec fracas la barrière de la simple contemplation. LE BED-IN ET BIEN PLUS
Bien sûr, les 50 ans du célèbre bed-in de Montréal – qui a eu lieu du 26 mai au 2 juin 1969 – sont abordés. Ils sont revisités dans un large espace où reprennent vie les paroles, les actions et les courants de pensée des anciens amoureux qui ont grandement inspiré.
Une des conditions imposées par Yoko Ono pour la mise sur pied de cette vaste initiative dédiée à la vision inclusive qu’elle se fait de l’art, et dont la préparation a nécessité deux ans, était de « placer le bedin de Montréal dans un contexte encore plus artistique », a précisé Cheryl Sim, co-commissionnaire de l’exposition.
Photos, témoignages audio et vidéo ainsi que lettres manuscrites viennent donc fortement appuyer un grand voyage initié il y a longtemps par l’artiste et féministe engagée.
On en profite également pour braquer les projecteurs sur la première performance de Yoko Ono en lien avec Montréal, celle du 6 août 1961, lors de la Semaine internationale de la musique actuelle. Musique et documents originaux s’y côtoient. L’exposition Liberté conquérante/ Growing Freedom
est présentée à la Fondation Phi pour l’art contemporain, dans le Vieux-Montréal, jusqu’au 15 septembre, du mercredi au dimanche. L’accès est gratuit. Après Montréal, elle sera offerte à Amsterdam, en 2020.