LOUISE DESCHÂTELETS
L’intimidation d’hier à aujourd’hui
Dans ma lecture quotidienne de votre Courrier, un sujet a retenu mon attention ce matin. Il s’agit de la lettre qui parlait de l’intimidation vécue par un homme quand il étudiait à la polyvalente. Les commentaires faits à ce garçon sont pertinents. Mais quand vous dites qu’il faut que tout l’entourage reste aux aguets d’un possible phénomène d’intimidation envers quelqu’un de leur entourage et qu’il faut qu’on en avertisse vite les enseignants et la direction des écoles, là, j’émets un doute.
Saviez-vous qu’il fut un temps où c’était les professeurs eux-mêmes ainsi que les directeurs d’écoles qui faisaient de l’intimidation ? Un peu avant d’atteindre mes 10 ans je suis venue vivre sur la Côte-Nord dans le cadre d’un travail qu’avait obtenu mon père. Je changeais alors d’école, de ville, de quartier et d’amis, et je peux vous dire que la différence était énorme entre Ville Saint-Laurent et la Côte-Nord.
Je me sentais vraiment perdue, même si, tant bien que mal, je m’acclimatais. Ma mère travaillait sur des quarts de travail, et le midi je me retrouvais souvent seule à la maison pour le lunch, car mon père y venait plus tard que moi. Ce fut une période difficile de ma vie car je n’avais personne à qui raconter ce qu’il m’arrivait de difficile à l’école. Car j’en ai eu des tonnes de moments difficiles.
Par exemple un jour, alors que j’avais fait des erreurs dans ma dictée, la directrice m’avait promenée dans les classes pour rire de moi en me tirant l’oreille et en disant à tout le monde « Regardez le petit génie de Montréal qui a fait une dictée pleine de fautes. En plus, regardez-la, elle a des taches sur sa robe ! » Si vous saviez comme je me suis sentie humiliée.
Quand le soir venu je m’apprêtais à monter dans l’autobus scolaire, plusieurs enfants avaient descendu les vitres pour crier « Regardez-la, elle fait plein de fautes et elle est toute sale ! » Ce qui bien évidemment était des plus humiliants, étant donné que c’était majoritairement faux. Je veux bien qu’on accuse les jeunes de faire de l’intimidation entre eux, mais il faudrait parfois regarder un peu plus haut pour trouver les vrais coupables. Caro Heureusement que les choses ont changé, car à la lumière de ce que
Pensée du jour J’appelle caractère d’un homme, sa manière habituelle d’aller à la chasse au bonheur. – Stendhal
vous exposez et dans de nombreux autres cas qui sont sortis du placard au fil des ans, même les adultes d’autrefois participaient activement à cet exercice de haute démolition. L’évolution a du bon en ce qu’elle a sensibilisé le monde enseignant sur ce grave problème dans ses rangs ainsi que sur la vigilance qu’il doit exercer pour détecter les cas de violence et d’intimidation parmi les élèves.
Peut-on espérer guérir de la schizophrénie ?
Notre fils unique a été diagnostiqué schizophrène à l’âge de 18 ans. Le choc fut d’autant plus brutal que c’était un élève brillant, même s’il avait traversé certains passages difficiles au cours des années précédant sa première vraie crise. Mon mari et moi avons pris le taureau par les cornes et tout fait pour l’aider à s’en sortir. Il a aujourd’hui 28 ans et termine enfin sa scolarité en administration des affaires.
Depuis trois ans il gère très bien son hygiène de vie et sa médication n’est plus aussi importante qu’avant, ce qui lui évite beaucoup d’effets secondaires. Il aimerait cesser complètement sa médication car il se sent en pleine forme. Je serais encline à lui donner raison mais mon mari est convaincu que ce genre de maladie ne se guérit pas et qu’il en a pour toute sa vie à prendre une médication. Est-ce vrai ? Parents soucieux
Le médecin de votre fils serait mieux habilité que moi à vous répondre. Mais sans être une spécialiste, je sais qu’il est impossible d’éradiquer complètement cette maladie. Comme pour la majorité des pathologies mentales, la schizophrénie a besoin d’un étroit suivi médical accompagné d’une hygiène de vie rigoureuse.