Le Journal de Montreal

CE BARRAGE EN DANGER

Une soixantain­e de résidences dans les Laurentide­s ont été évacuées d’urgence à cause d’un barrage d’Hydro

- ANTOINE LACROIX ET STÉPHANE SINCLAIR

GRENVILLE-SUR-LA-ROUGE | Dans une situation pratiqueme­nt jamais vue, un barrage des Laurentide­s conçu pour résister à une crue des eaux qui survient une fois tous les 1000 ans a atteint ce seuil critique, forçant l’évacuation d’urgence d’une soixantain­e de résidences en danger.

« C’est exceptionn­el. [...] On rentre dans une zone inconnue, a admis Simon Racicot, directeur principal de production chez Hydro-Québec. C’est très difficile de prévoir comment l’ouvrage va réagir. »

Toutefois, on assure à la société d’État qu’on a confiance en la solidité du barrage Chute-Bell, à Grenville-sur-la-Rouge.

La quantité de précipitat­ions lors des prochains jours sera déterminan­te pour la structure située à 18 km de la rivière des Outaouais. On s’attend à ce que le niveau et le débit de la rivière Rouge, où se trouve le barrage, continuent d’augmenter.

« De façon naturelle, l’eau passe par-dessus le barrage, il n’y a pas de vanne ou de porte qu’on pourrait fermer pour limiter [les dégâts]. On s’en remet à regarder la météo », a indiqué M. Racicot dans un point de presse hier soir, en compagnie de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.

LA PANIQUE

Sous l’ordre de la ministre qui ne veut « aucun compromis » quant à la sécurité des citoyens (voir texte en page 4), la Sûreté du Québec a procédé à du porte-à-porte chez 23 résidences et 38 chalets, afin de les évacuer.

Hier après-midi, les premières informatio­ns qui ont circulé à Grenville-surla-Rouge étaient que le barrage ChuteBell avait littéralem­ent cédé, semant le chaos chez les gens du secteur.

« On s’est dépêchés pour quitter le camp. Nous étions vraiment sur la panique », a raconté François Prévost, propriétai­re du camp de vacances Centre Notre-Dame de la Rouge.

HÉLICOPTÈR­E

« On nous a vraiment dit que le barrage avait cédé. On a eu juste le temps de prendre ce que nous avions sous la main et on a monté, sur le bord de la route 148. On a eu vraiment peur », a avoué Sylvie Lajeunesse, une employée.

Le maire de Grenville-sur-la-Rouge, Tom Arnold, a indiqué au Journal que certaines personnes ont été déplacées par hélicoptèr­e, tant ils habitent dans un secteur isolé.

« Les gens vont être évacués pendant plusieurs semaines parce que le barrage

PAS D’IMPACT PLUS LOIN

Si plus d’une soixantain­e de résidences sont menacées par le risque de rupture du barrage Chute-Bell, Hydro-Québec se voulait rassurante hier quant au reste des inondés qui subissent les crues printanièr­es, si jamais la structure cédait.

« Il y aurait une vague sur la rivière Rouge, mais qui rapidement baisserait. Ça commencera­it par une vague de deux mètres et rendu à la rivière des Outaouais, ça serait 30 cm. Ça n’aurait pas d’impact sur la rivière des Outaouais », assure M. Racicot. devra être inspecté. Le niveau d’eau doit être beaucoup moins fort pour le permettre », a-t-il précisé, lui qui dit dormir avec son téléphone à côté de son oreiller.

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PHOTO HÉLICOPTÈR­E TVA, KARIANE BOURASSA Le niveau et les débits d’eau au barrage Chute-Bell ont atteint un niveau critique hier, forçant l’évacuation d’une soixantain­e de résidences. Déjà, il est possible de voir qu’aux deux extrémités, l’eau débordait.
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FRANÇOIS PRÉVOST Sinistré

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