Fan fini de Kiss
Le résident de Lachute assiste ce soir à Montréal au spectacle d’adieu de la formation musicale américaine
Les murs, le plafond, les moulures, les meubles, les électroménagers : chaque centimètre de la maison d’un fan fini du groupe Kiss est tapissé d’affiches, de dessins et de vinyles à leur effigie. Le résident de Lachute assistera ce soir à son 27e et dernier concert du mythique band rock au Centre Bell.
« C’est mon enfance que tu vois ici, confie Michel Durand avec fierté. Je suis un éternel enfant. »
Lorsque l’homme de 53 ans a invité Le
Journal à visiter son bungalow de la rue Ray, il avait assuré que le déplacement en vaudrait le coup. Il n’avait pas exagéré.
Plus de 5000 affiches, des centaines de vinyles et d’albums, des meubles recouverts de t-shirts à l’effigie du groupe ; l’entièreté de cette résidence est un hommage au quatuor de musiciens connus, entre autres, pour leurs tenues et leurs maquillages extravagants. Ils sont d’ailleurs de passage à Montréal ce soir dans le cadre de leur tournée d’adieu.
UN LOURD HÉRITAGE
Quand les gens mettent les pieds dans la maison, leur première réaction est habituellement de le traiter de fou, plaisante M. Durand. Ensuite, lorsqu’ils s’attardent aux détails et aux incalculables heures que le quinquagénaire a mis dans son projet, ils sont impressionnés.
Derrière cet intense amour pour Kiss se cache aussi la touchante histoire familiale de Michel Durand.
Le préposé aux bénéficiaires a quitté son travail il y a environ 10 ans pour devenir l’aidant naturel de ses parents handicapés. En 2014, en l’espace de deux semaines, ils sont tous les deux décédés et leur fils a hérité de leur maison.
« Ç’a été vraiment difficile, confie M. Durand avec émotion. Soudainement, je me retrouvais dans cette maison pleine de souvenirs lourds et douloureux. »
Peu de temps après, il s’est mis à coller ses vieilles affiches de Kiss sur les murs. Cinq ans plus tard, Michel Durand l’a complètement transformée. Incapable de se payer tous les produits dérivés dont il rêve, il s’est depuis découvert un réel talent artistique en tentant de les reproduire.
« Si ma mère voyait ça, elle me tuerait ! » dit Michel Durand en riant.
L’un de ses plus longs projets artistiques était justement lié à un souvenir de sa maman.
UN HOMMAGE À SA MÈRE
À la suite d’un cancer, cette dernière a dû se faire amputer une jambe. À son décès, l’homme de 53 ans a conservé sa prothèse. À l’aide de papier mâché, de peinture, de carton et d’argile, il en a fait une réplique d’une des légendaires bottes du bassiste Gene Simmons.
N’ayant jamais eu d’enfant, Michel Durand a l’intention de léguer sa maison à son neveu lorsqu’il sera trop âgé pour s’en occuper. Il compte toutefois la remettre « normale » avant d’en arriver à ce jour, puisqu’il est conscient que tous n’ont pas ses goûts… extravagants.