Le Journal de Montreal

Fan fini de Kiss

Le résident de Lachute assiste ce soir à Montréal au spectacle d’adieu de la formation musicale américaine

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Les murs, le plafond, les moulures, les meubles, les électromén­agers : chaque centimètre de la maison d’un fan fini du groupe Kiss est tapissé d’affiches, de dessins et de vinyles à leur effigie. Le résident de Lachute assistera ce soir à son 27e et dernier concert du mythique band rock au Centre Bell.

« C’est mon enfance que tu vois ici, confie Michel Durand avec fierté. Je suis un éternel enfant. »

Lorsque l’homme de 53 ans a invité Le

Journal à visiter son bungalow de la rue Ray, il avait assuré que le déplacemen­t en vaudrait le coup. Il n’avait pas exagéré.

Plus de 5000 affiches, des centaines de vinyles et d’albums, des meubles recouverts de t-shirts à l’effigie du groupe ; l’entièreté de cette résidence est un hommage au quatuor de musiciens connus, entre autres, pour leurs tenues et leurs maquillage­s extravagan­ts. Ils sont d’ailleurs de passage à Montréal ce soir dans le cadre de leur tournée d’adieu.

UN LOURD HÉRITAGE

Quand les gens mettent les pieds dans la maison, leur première réaction est habituelle­ment de le traiter de fou, plaisante M. Durand. Ensuite, lorsqu’ils s’attardent aux détails et aux incalculab­les heures que le quinquagén­aire a mis dans son projet, ils sont impression­nés.

Derrière cet intense amour pour Kiss se cache aussi la touchante histoire familiale de Michel Durand.

Le préposé aux bénéficiai­res a quitté son travail il y a environ 10 ans pour devenir l’aidant naturel de ses parents handicapés. En 2014, en l’espace de deux semaines, ils sont tous les deux décédés et leur fils a hérité de leur maison.

« Ç’a été vraiment difficile, confie M. Durand avec émotion. Soudaineme­nt, je me retrouvais dans cette maison pleine de souvenirs lourds et douloureux. »

Peu de temps après, il s’est mis à coller ses vieilles affiches de Kiss sur les murs. Cinq ans plus tard, Michel Durand l’a complèteme­nt transformé­e. Incapable de se payer tous les produits dérivés dont il rêve, il s’est depuis découvert un réel talent artistique en tentant de les reproduire.

« Si ma mère voyait ça, elle me tuerait ! » dit Michel Durand en riant.

L’un de ses plus longs projets artistique­s était justement lié à un souvenir de sa maman.

UN HOMMAGE À SA MÈRE

À la suite d’un cancer, cette dernière a dû se faire amputer une jambe. À son décès, l’homme de 53 ans a conservé sa prothèse. À l’aide de papier mâché, de peinture, de carton et d’argile, il en a fait une réplique d’une des légendaire­s bottes du bassiste Gene Simmons.

N’ayant jamais eu d’enfant, Michel Durand a l’intention de léguer sa maison à son neveu lorsqu’il sera trop âgé pour s’en occuper. Il compte toutefois la remettre « normale » avant d’en arriver à ce jour, puisqu’il est conscient que tous n’ont pas ses goûts… extravagan­ts.

 ??  ?? Michel Durand, qui assistera ce soir à son 27e concert de Kiss, a littéralem­ent tapissé sa maison à l’effigie du groupe rock.
Michel Durand, qui assistera ce soir à son 27e concert de Kiss, a littéralem­ent tapissé sa maison à l’effigie du groupe rock.
 ?? PHOTOS CHANTAL POIRIER ?? 2 3 1. Michel Durand collection­ne les objets liés à Kiss depuis qu’il a 8 ans. 2. L’homme de 53 ans a passé des heures à transforme­r la prothèse de sa mère en réplique d’une botte du bassiste Gene Simmons. 3. Même sa laveuse et sa sécheuse ont été complèteme­nt couvertes d’affiches de Kiss. 1
PHOTOS CHANTAL POIRIER 2 3 1. Michel Durand collection­ne les objets liés à Kiss depuis qu’il a 8 ans. 2. L’homme de 53 ans a passé des heures à transforme­r la prothèse de sa mère en réplique d’une botte du bassiste Gene Simmons. 3. Même sa laveuse et sa sécheuse ont été complèteme­nt couvertes d’affiches de Kiss. 1

Newspapers in French

Newspapers from Canada