La BIC réplique à ses détracteurs
N’en déplaise à ses – nombreux – détracteurs, la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) n’a pas l’intention de fermer boutique, insiste son président et chef de la direction Pierre Lavallée en entrevue au Journal.
La société d’État fédérale a été créée en 2017 par le gouvernement Trudeau, et depuis elle suscite de nombreuses réactions. Plusieurs, dont le Parti conservateur et les néo-démocrates, lui reprochent son « lent » démarrage, à peine une poignée de projets d’infrastructures ayant obtenu du financement jusqu’à présent. À un point tel que les deux formations politiques ont promis de la fermer si elles sont portées au pouvoir.
L’organisme basé à Toronto a aussi été épinglé pour ses bévues en matière de services en français, et le numéro 2 de l’institution, Nicholas Hann, a claqué la porte le mois dernier, après seulement dix mois en poste et pour des raisons qui demeurent floues.
« Je ne dirais pas qu’il a claqué la porte, soutient M. Lavallée. Il a choisi de démissionner. C’est une décision personnelle et on la respecte. »
PATIENCE, DIT LE PDG
L’équipe mise sur pied par M. Hann poursuit le travail entamé qui vise à évaluer les différents dossiers qui aboutissent à la banque, dont le mandat est d’attirer des investissements privés et industriels dans le cadre de nouveaux projets qui généreront des revenus et qui seront dans l’intérêt du public.
C’est par exemple le cas du Réseau express métropolitain (REM), ou encore de l’expansion du Port de Montréal à Contrecoeur. La Banque a d’ailleurs annoncé mercredi la signature d’un protocole d’entente avec l’administration portuaire afin d’évaluer un « potentiel » financement du projet.
Reste que les financements confirmés se font rares. M. Lavallée assure que c’est normal et appelle à la patience.
« Quand je suis entré en poste, il y a un peu plus de 12 mois, je ne pensais pas qu’on serait aussi avancés qu’on l’est aujourd’hui », plaide-t-il.
« On se concentre sur notre mandat, sur l’impact qu’on peut avoir sur les collectivités au Canada. Les délais peuvent varier d’un projet à un autre et c’est normal. »