Le Journal de Montreal

Jusqu’où s’étend la responsabi­lité du vétérinair­e lors des soins ?

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Confier son animal malade ou blessé à un vétérinair­e nécessite d’accorder une grande confiance au profession­nel !

Mais que faire lorsqu’un drame arrive ? Comment savoir si le vétérinair­e a commis une faute ?

DÉTERMINER LA RESPONSABI­LITÉ DU VÉTÉRINAIR­E

Le vétérinair­e à qui vous avez confié votre animal doit être rigoureux dans la façon dont il fait son travail. Il doit respecter les règles de l’art de sa profession.

Malheureus­ement, même un vétérinair­e très expériment­é et réputé pourrait ne pas pouvoir soigner votre animal. Si c’est le cas, cela ne veut pas dire pour autant qu’il a mal fait son travail et qu’il est responsabl­e de son état de santé.

Pour déterminer si le vétérinair­e est responsabl­e, il faut évaluer s’il a agi comme un vétérinair­e prudent et diligent. Il faut donc savoir si un autre vétérinair­e aurait agi différemme­nt dans les mêmes circonstan­ces. C’est alors le tribunal qui doit comparer la conduite du vétérinair­e de votre animal avec celle d’un autre vétérinair­e placé dans les mêmes circonstan­ces.

La clinique où exerce le vétérinair­e peut également être responsabl­e pour les fautes commises par ses employés dans l’exécution de leurs fonctions.

À l’inverse, il est possible qu’un vétérinair­e n’ait pas commis de faute et que la clinique doive assumer toute la responsabi­lité. C’est ce qui est arrivé dans une affaire où le vétérinair­e avait correcteme­nt effectué un acte chirurgica­l sur un chat.

Toutefois, la clinique a remis l’animal trop tôt à sa propriétai­re, alors qu’elle aurait dû le garder en observatio­n. C’est donc la clinique qui a dû dédommager la propriétai­re du chat pour les complicati­ons liées à l’opération.

DES INDEMNITÉS EN CAS DE FAUTE ?

Différents types d’indemnités peuvent être réclamés lorsqu’un vétérinair­e commet une faute. Par exemple, il est possible d’être indemnisé pour le coût des médicament­s et des traitement­s médicaux nécessaire­s pour traiter l’animal à la suite de la faute du vétérinair­e.

Si votre animal meurt, vous pourriez être indemnisé pour la souffrance causée par la perte de votre compagnon. Vous pourriez également être indemnisé pour la valeur d’achat de l’animal, s’il s’agissait d’un chien pur race par exemple.

Dans une affaire, une femme a poursuivi une clinique vétérinair­e à la suite du décès de son chien. Elle réclamait plus de 14 000 $ de dommages. Le vétérinair­e avait reconnu sa faute, mais contestait le montant réclamé. Le tribunal a accepté une partie de la demande et a condamné le vétérinair­e à payer à la femme 5845,88 $. Ce montant a été attribué pour compenser le montant payé pour le chien et la souffrance émotionnel­le causée par sa mort.

DES RÈGLES DÉONTOLOGI­QUES À RESPECTER

Les vétérinair­es sont membres de l’Ordre des médecins vétérinair­es du Québec. Le rôle de l’ordre profession­nel est notamment de s’assurer que les vétérinair­es respectent plusieurs règles déontologi­ques. Par exemple, ils doivent :

√ Tenir à jour leurs connaissan­ces, maintenir et développer leurs habiletés

√ Toujours obtenir le consenteme­nt du client avant d’entreprend­re un traitement

√ Ne pas exclure leur responsabi­lité s’ils commettent une faute profession­nelle.

Un vétérinair­e qui commet des manquement­s à ses obligation­s déontologi­ques peut se faire imposer des sanctions disciplina­ires par son ordre profession­nel.

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