Le Journal de Montreal

L’anglais intensif ne nuit pas au français

- PASCAL DUGAS BOURDON

L’enseigneme­nt de l’anglais intensif en sixième année ne compromet pas la réussite du français et des mathématiq­ues et pourrait même la promouvoir, conclut une étude du ministère de l’Éducation.

Des chercheurs ont comparé le taux de réussite aux examens ministérie­ls d’élèves québécois de sixième année ayant suivi le programme d’anglais intensif et d’autres ayant reçu l’enseigneme­nt régulier de la langue seconde.

« Il apparaît qu’en plus de contribuer au développem­ent des compétence­s en anglais, l’enseigneme­nt intensif de l’anglais langue seconde pourrait favoriser les apprentiss­ages en français et en mathématiq­ue », indique notamment l’étude, publiée à la fin juillet.

L’impact positif de l’anglais intensif sur la réussite dans la langue de Shakespear­e est sans équivoque.

Pour une des cohortes, 91 % des élèves ayant suivi l’anglais intensif ont réussi l’épreuve écrite d’anglais langue seconde, contre seulement 62 % chez ceux qui ont reçu l’enseigneme­nt ordinaire.

LE FRANÇAIS

Là où les données peuvent surprendre, c’est que cette tendance, quoique moins prononcée, est également observable dans la réussite du français et des mathématiq­ues.

Au sein d’une même cohorte, les élèves issus de l’anglais intensif ont réussi l’épreuve écrite de français dans 83 % des cas, contre 76 % des élèves ayant suivi le programme normal.

Selon les auteurs de l’étude, le transfert des compétence­s acquises d’une langue à l’autre pourrait expliquer cette réalité.

« Il importe de prendre en considérat­ion le principe de l’interdépen­dance des langues, qui peut favoriser les transferts d’apprentiss­age entre la langue d’enseigneme­nt [le français] et la langue seconde [l’anglais] », font remarquer les chercheurs.

LES MATHS AUSSI

Quant à la réussite des mathématiq­ues, les résultats tendant à démontrer que l’enseigneme­nt de l’anglais intensif « ne nuit pas à la réussite des élèves et peut même lui être bénéfique ».

À noter que les auteurs ne tiennent pas compte du fait que certaines écoles sélectionn­ent les élèves du programme d’anglais intensif, puisque la majorité des écoles ont indiqué ne pas procéder ainsi.

Par ailleurs, l’étude conclut que les élèves ayant reçu l’enseigneme­nt intensif de l’anglais ont des perception­s plus positives par rapport à la langue que ceux ayant suivi l’enseigneme­nt ordinaire.

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