Trump lance un avertissement aux groupes d’extrême gauche
Le président affirme qu’une réflexion est engagée pour les faire déclarer « terroristes »
PORTLAND | (AFP) Le président américain, Donald Trump, a menacé de désigner « organisation terroriste » les groupes d’extrême gauche dans un tweet alors qu’un rassemblement d’extrême droite et une contre-manifestation faisaient craindre des heurts violents aux autorités locales.
Aucun incident majeur n’a pourtant été signalé hier après-midi à Portland lors d’un rassemblement de groupes d’extrémistes de droite et de gauche qui ont échangé des insultes et quelques coups accompagnés de gaz au poivre après avoir été dispersés, selon plusieurs témoignages.
La police de Portland a fait état d’au moins treize interpellations, mais personne n’a été sérieusement blessé, selon une porte-parole.
« On surveille Portland de très près. On espère que le maire pourra bien faire son travail ! » a tweeté Donald Trump.
« Sérieuse réflexion engagée sur la possibilité de désigner les ANTIFA comme une “organisation terroriste” », a ajouté, sans plus de précisions, le président républicain à propos des groupes radicaux d’extrême gauche se réclamant de « l’antifascisme ».
Plusieurs organisations d’extrême droite avaient appelé à un rassemblement hier dans la plus grande ville de l’Oregon, bastion progressiste de la côte Ouest. Leur mot d’ordre était « Mettre fin au terrorisme intérieur », en référence aux groupes radicaux d’extrême gauche.
ÉVÉNEMENTS NON AUTORISÉS
Des groupes d’extrême gauche, comme le Rose City Antifa considéré comme le plus ancien groupe « antifa » du pays, ont organisé une contre-manifestation, à laquelle se sont joints de nombreux habitants protestant contre la présence de mouvements ultranationalistes dans leur ville.
Ces événements, non autorisés, ont rassemblé de part et d’autre « plusieurs centaines de personnes dans le centre-ville » selon la police de Portland.
Pont et rues fermés, policiers antiémeutes lourdement équipés et maniant de longues matraques, agents à vélo sillonnant les rues : les forces de l’ordre ont déployé d’importants moyens pour s’interposer entre les deux groupes et empêcher les affrontements.
D’un côté, on trouvait des drapeaux américains brandis par un mélange de militants d’extrême droite comme les Proud Boys, considérés comme racistes par certains experts, et de partisans plus classiques du président Donald Trump, souvent coiffés de casquettes rouges « Make America Great Again ».
De l’autre, une troupe hétéroclite de jeunes au visage parfois masqué, côtoyant de simples habitants de Portland, pour certains déguisés en licorne ou en banane.
En début de journée, la police avait indiqué avoir saisi des vaporisateurs répulsifs contre les ours, des boucliers artisanaux, des bâtons et même des tringles à rideaux.
Le maire démocrate de la ville, Ted Wheeler, a promis une tolérance zéro face à d’éventuels actes de vandalisme ou de violence.