Que font les mères en congé de maternité ?
Mon petit deuxième fait son entrée en garderie cet automne. Ça, ça veut dire qu’une année complète s’est écoulée depuis mon premier chèque du RQAP. Quoi, déjà ?
Mais où s’en va donc le temps pour être pressé de même ?
Qu’ai-je fait de ces trois cents quelques journées à ne (presque) pas travailler ? Pas grand-chose. Du moins rien de tangible ou de mesurable.
Parce que, on va se le dire, maintenir un bébé en vie, c’est la plus belle et la plus gratifiante job du monde, mais ça ne se mesure pas.
Moi qui m’imaginais me découvrir de nouvelles passions, voire même lancer une entreprise, why not ? Sky
is the limit quand on a un an pour y penser. Au final, tout ce que j’ai l’impression d’avoir accompli, c’est de maîtriser l’art de me faire un latté d’une seule main.
Je lisais récemment les propos d’une doula qui affirmait qu’il est utopique de penser qu’on peut accomplir quoi que ce soit de concret lorsqu’on est seule à la maison avec bébé. À part peut-être manger (froid), s’habiller (ou pas), sortir marcher ou partir une brassée de lavage qui restera inévitablement dans la sécheuse un jour ou deux… ou trois, ou quatre. De toute façon, qui compte ?
Il y a quand même toujours bien 24 heures dans une journée. Alors à quoi s’affairent donc les mamans en « congé » de maternité ?
À répondre aux besoins d’un petit être humain. À lui enseigner la vie, lui faire découvrir le monde. Le nourrir. C’est prenant sur un moyen temps de nourrir un bébé quand on allaite, vous savez. Mais moins que si on doit préparer des bouteilles. Il faut aussi l’habiller, le changer, le changer encore. Et encore.
« GESTIONNAIRE »
Par la force des choses, on devient également gestionnaire en chef des vomis en jet et des poopslosions .Des rendez-vous chez le pédiatre et des listes interminables de tout ce qui manque au bon fonctionnement de la maisonnée. Je me suis même découvert un grand talent pour entamer des tâches sans jamais pouvoir les achever. Classique.
L’art d’être maman, c’est un peu tout ça. Et tellement plus. Mais surtout, ça s’apprend. Et ça prend du temps. L’art d’être papa aussi, en passant. Suffit de le prendre, le temps.
C’est donc à ça qu’il sert, ce fameux « congé » parental. À accomplir un million de tâches invisibles dont on peine à se rappeler. Foutu mommy brain.
Alors, à quiconque serait tenté de me faire sentir coupable d’avoir laissé la vaisselle dans l’évier ou oublié de le rappeler, je lui offre très volontiers mon plus gracieux doigt d’honneur. Et ce sera bien mérité.