La simplicité « extraordinaire »
Fabien Cloutier animait le dernier Gala ComediHa !, hier à Québec
QUÉBEC | « Une soirée normale, mais extraordinaire », nous promettait Fabien Cloutier pour le gala de clôture du 20e ComediHa ! Fest, hier soir, au Palais Montcalm. Et ça décrit bien la soirée à laquelle on a eu droit : simple, mais désopilante.
Comme l’an dernier, c’est à Fabien Cloutier que le ComediHa ! Fest avait confié l’animation du dernier gala du festival. S’il avait fait de l’excellent boulot il y a un an, mais que les numéros de ses invités avaient fait tomber la soirée à plat, c’était heureusement tout le contraire cette année.
L’humoriste ne rate jamais la cible et encore une fois, on a eu droit à du grand Fabien. Il avait écrit des numéros engagés, à la fois crus et poétiques, livrés avec l’indignation qu’on lui connaît. Le premier d’entre eux était consacré aux penchants extrémistes de la société.
Pas besoin d’avoir des grenades sur soi pour être un extrémiste, a-til lâché. Il ne suffit que d’observer des retraités suréquipés pour aller faire des marches ou les parents qui investissent démesurément dans l’équipement sportif de leur enfant pour constater que la société en fait toujours trop.
UNE COHORTE RELEVÉE
Fabien Cloutier a été soutenu par une cohorte d’humoristes relevée. Le volubile Michel Boujenah a brisé la glace.
« Hier soir, je devais faire huit minutes, j’en ai fait quatorze. Il faut que je parle ! C’est plus fort que moi ! » C’est encore une fois avec ses improvisations qu’il est allé chercher le plus de rires, entre des lignes sur ses premiers amours.
Toujours aussi aimé du public, Boucar Diouf est venu célébrer le 28e anniversaire de sa présence « icitte » en nous racontant pour une énième fois son arrivée à Rimouski. Si l’on connaissait en grande partie les histoires qu’il nous a racontées, les spectateurs étaient pendus à ses lèvres.
Avec un humour surprenant qui sort des sentiers battus, Louis T. a fait hurler de rire les festivaliers. Rationnel et intelligent, l’humoriste est aussi capable d’être décalé, alors qu’il nous a parlé de la répartition des tâches ménagères, de la masculinité, tout en nous avouant qu’il n’aimait pas le sexe.
Avant l’entracte, Kim Lévesque-Lizotte est venue aider Fabien Cloutier à faire un gala « sans déchets », déterrant plusieurs clichés environnementaux.
Au retour, Cloutier s’est montré encore plus décapant, débarquant sur scène en brandissant le drapeau de la Fierté gaie.
« Ce n’est pas dangereux. Je ne suis pas gai et je suis capable de le tenir facilement. » Il a dérivé sur les croyances médicinales loufoques. L’affaire la plus imbécile, dit-il, c’est de ne pas croire aux vaccins, mais de croire à l’homéopathie.
Au moment d’écrire ses lignes, P-A Méthot avait le public dans sa poche, et Martin Matte devait prendre part à la soirée.