Attente trop longue, explique un syndicat
Les longues listes d’attente pour les tests d’apnée du sommeil dans les hôpitaux forcent les pneumologues à se tourner vers le privé pour voir plus de patients, défend le syndicat.
« Ça me désole, avoue le Dr Antoine Delage, président de l’Association des pneumologues du Québec. Dans un monde idéal, on voudrait avoir une accessibilité égale pour tout le monde. »
Depuis un an, 16 pneumologues ont fait le va-et-vient à plusieurs occasions entre le public et le privé. Selon l’Association, cette réalité est la conséquence de l’abolition des frais accessoires, en 2017.
Devant l’interdiction de facturer des frais aux patients, les laboratoires ont choisi d’offrir le service entièrement privé. Et depuis, les listes d’attente s’allongent dans les hôpitaux. Selon le Dr Delage, l’attente pour les tests d’apnée du sommeil atteint parfois deux ans. Au privé, le patient paie jusqu’à 1200 $, mais il est vu rapidement.
POUR RENDRE SERVICE
« Ce n’est pas une question de profiter du système, la majorité des médecins le font plus pour rendre service », croit le Dr Delage.
Pneumologue, le Dr Joseph Braidy déplore que ces tests ne soient pas remboursés, comme les échographies et les mammographies.
« Ça ne devrait pas avoir le titre de frais accessoire. C’est stupide », croit celui qui se désaffilie tous les deux mois depuis un an.
LES RICHES
Par ailleurs, l’Association déplore que les négociations avec le ministère de la Santé pour trouver une solution n’aient pas encore abouti après deux ans.
« Si vous avez les moyens ou une assurance privée, vous allez attendre moins longtemps. D’une certaine façon, c’est de la médecine à deux vitesses », admet le Dr Delage, qui ne croit toutefois pas que cette pratique doit être interdite.
« Les patients qui vont au privé vont se retrouver au public, et vont allonger les listes d’attente », déduit-il.