Le Journal de Montreal

Des bikinis en tissus écologique­s

Des rebuts plastiques servent de matière première

- SYLVIE LEMIEUX Collaborat­ion spéciale

Pailles, sacs, ustensiles… Redonner une deuxième vie au plastique qui se retrouve au fond des océans est maintenant possible avec Monicano, une jeune entreprise qui utilise cette ressource pour confection­ner ses maillots de bain.

Derrière Monicano, il y a deux jeunes entreprene­urs au tout début de la vingtaine, Gabrielle Brodeur et Arthur Hébert.

Les associés, qui sont aussi un couple dans la vie, n’avaient pas encore terminé leurs études universita­ires, lui en génie et elle en psychologi­e, qu’ils avaient décidé de se lancer en affaires pour créer une entreprise de confection de bikinis.

« Je ne trouvais pas ce que je voulais au Québec, de là le déclic de lancer notre propre collection », raconte Gabrielle Brodeur, qui nourrissai­t depuis longtemps une ambition entreprene­uriale.

C’est lors d’un voyage en Asie du Sud-Est à la recherche de fournisseu­rs de tissus que le couple a constaté l’impact de la pollution des océans par le plastique.

« Cela nous a profondéme­nt choqués, et on a décidé de faire quelque chose pour la cause environnem­entale. »

Ils ont fait des recherches et ont trouvé un tissu composé à 78 % de plastique recyclé des océans auprès d’un fabricant italien.

« C’est un tissu de haute qualité, très doux, qui résiste bien aux rayons UV et sèche aussi rapidement que les autres tissus à maillots de bain », explique Gabrielle.

MODE ÉCORESPONS­ABLE

Monicano a lancé sa première collection de bikinis brésiliens à l’été 2018 en misant d’abord sur la vente en ligne. Depuis le printemps dernier, leurs maillots sont vendus dans quelques boutiques au Québec. Les deux entreprene­urs tiennent aussi des boutiques éphémères (pop-up shops) dans les centres commerciau­x pour mieux faire connaître leurs produits.

Leur clientèle cible : les femmes jeunes et branchées à la recherche d’un maillot bien coupé et qui sont interpellé­es par la mode écorespons­able.

« Il y a une forte demande pour les tissus écologique­s », constate Gabrielle.

Les entreprene­urs ont aussi fait le choix de fabriquer leur produit localement. Les maillots sont confection­nés à Montréal et livrés dans un emballage utilisant le moins de plastique possible.

Pour le moment, la collection de Monicano offre quelques modèles seulement de hauts et de bas, qui peuvent être achetés séparément, dans un choix de couleurs à la mode. D’autres modèles sont en développem­ent.

UNE COLLECTION POUR HOMMES

Gabrielle et Arthur ont aussi le projet de lancer des maillots pour hommes dans un avenir rapproché. Il leur faut d’abord trouver un autre tissu tout aussi écologique, « mais moins moulant », explique Gabrielle.

Ils veulent de plus élargir leur marché grâce à une offensive marketing axée sur les réseaux sociaux et sur des influenceu­rs pour mousser leurs produits. Actuelleme­nt, 95 % des ventes sont faites au Québec, le reste à l’exportatio­n.

Les deux associés, qui ont investi leurs fonds propres dans le démarrage de Monicano, y vont à leur rythme. Nouvelleme­nt diplômée, Gabrielle travaille maintenant à temps plein dans l’entreprise, alors qu’Arthur retournera terminer sa dernière année d’étude à l’automne avant de poursuivre leur aventure entreprene­uriale.

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PHOTO SIMON CLARK Les deux jeunes entreprene­urs Arthur Hébert et Gabrielle Brodeur, qui sont tous deux dans la vingtaine, dans l’atelier de fabricatio­n de maillots de bain Monicano.

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