Les nouvelles inscriptions à la hausse en enseignement
Les universités n’ont jamais vu une liste aussi garnie depuis cinq ans
QUÉBEC | Lueur d’espoir pour le réseau scolaire à la recherche d’enseignants : les nouvelles inscriptions dans les programmes d’enseignement sont en hausse cet automne dans les universités québécoises, après avoir connu un déclin marqué au cours des dernières années.
Selon les chiffres obtenus par Le Journal, les futurs profs seront plus nombreux cette année dans au moins six universités québécoises, comparativement à l’an passé. Il s’agit même d’un sommet depuis cinq ans.
La hausse atteint plus de 20 % dans certains programmes, comme le baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire à l’Université Laval, à l’Université de Sherbrooke et à l’Université du Québec à Chicoutimi.
« C’est sûr que c’est une bonne nouvelle. L’an passé on était plutôt dans le rouge avec les mêmes chiffres », lance Serge Striganuk, président de l’ADEREQ, l’association qui regroupe les doyens des facultés des sciences de l’éducation des universités québécoises.
À la Faculté de l’éducation de l’Université de Sherbrooke, où M. Striganuk est doyen, la hausse d’inscriptions pour la maîtrise qualifiante au secondaire atteint même 31 %, précise-t-il.
NOUVEAUX PROFS RECHERCHÉS
Ce regain d’intérêt survient alors que la pénurie d’enseignants représente un réel casse-tête pour certaines commissions scolaires. Au cours des prochaines années, le réseau scolaire sera aussi à la recherche de nouveaux profs pour enseigner au secondaire, en raison de la hausse prévue du nombre d’élèves, et en maternelle 4 ans, que le gouvernement Legault a promis d’offrir à tous d’ici cinq ans.
Plusieurs raisons pourraient avoir poussé plus d’étudiants à choisir l’enseignement, affirme par ailleurs Serge Striganuk. Les perspectives intéressantes d’emploi ont pu peser dans la balance, puisque les problèmes de recrutement dans les écoles ont fait la manchette au cours de la dernière année.
Les futurs profs ont aussi maintenant droit à une compensation financière de près de 4000 $ lors de la réalisation de leur dernier stage à temps plein dans une école.
Québec a par ailleurs promis de hausser prochainement le salaire d’entrée des jeunes enseignants. Un programme national de mentorat devrait être implanté dès cette année afin de mieux accompagner les jeunes profs qui font leur entrée dans une classe.
DISCOURS PLUS POSITIF
À l’Université Laval, le vice-doyen à la Faculté des sciences de l’éducation Jean-François Cardin affirme que le « discours social plus positif » entourant la profession enseignante depuis quelques années peut aussi faire partie de l’équation.