Dévastée par une chicane de bars qui lui a pris son chum
Anthony St-Jean Lamothe a été poignardé mortellement lors d’une dispute
Une Montréalaise encore dévastée par la mort de son conjoint poignardé à la sortie des bars en mai 2017 espère qu’un jour les gens comprendront qu’un simple geste irresponsable peut avoir de lourdes conséquences.
« C’est une question de temps, de moment, mais il y a tellement de conséquences… En quelques secondes, la vie a changé », a témoigné les larmes aux yeux Carla Moreno Battistai, hier au palais de justice de Montréal.
Plus de deux ans après la mort de son conjoint Anthony St-Jean Lamothe, la femme de 26 ans n’arrive toujours pas à apaiser sa douleur, causée par une bagarre qui a duré quelques minutes.
Le drame s’est déroulé le 14 mai 2017, au centre-ville de Montréal. Cette nuit-là, Kenneth Oteng, 26 ans, est sorti dans un bar avec des amis. Mais, à la fermeture, une dispute est survenue avec un autre groupe.
Les insultes ont fusé jusqu’à ce qu’un ami de St-Jean Lamothe sorte un couteau, que ce dernier a saisi. Une bagarre générale a éclaté, durant laquelle la victime a poignardé Oteng au bras.
CINQ COUPS
St-Jean Lamothe, 24 ans, a ensuite été passé à tabac par le groupe adverse, juste avant qu’Oteng le poignarde à cinq reprises, causant son décès. L’agresseur a pris la fuite avant de se rendre à la police.
D’abord accusé de meurtre, il a finalement plaidé coupable à un homicide involontaire en mars dernier.
« Je ne savais pas comment réagir face à la situation, c’était la première fois que je me faisais agresser, je n’ai pas eu le temps de penser », a expliqué Oteng, lors des plaidoiries sur la peine hier.
La tête basse, Oteng a répété à quel point il était désolé, hier.
« Je veux vraiment m’excuser à la famille, ça vient de mon coeur, a-t-il dit. Je sais que ce n’est pas facile à accepter, je le comprends, mais je voudrais demander pardon. »
ORPHELIN DE 3 ANS
Juste avant ce témoignage, la conjointe de St-Jean Lamothe déclarait que le drame « aurait pu être évité », tout en rappelant qu’un enfant de 3 ans et demi avait perdu son père dans cette histoire.
« Il est parti beaucoup trop tôt, a-t-elle dit. C’était quelqu’un de bien, une bonne personne. C’est nous qui écopons, c’est ça qui est difficile, de se dire qu’il ne reviendra pas. »
Les avocats n’ont pas encore plaidé sur la peine qu’ils comptent suggérer au juge François Dadour, qui rendra sa décision ultérieurement.