Jamais sans nos journaux
Ici comme ailleurs en Occident, la crise des médias écrits dure depuis des années. En faillite, le Groupe Capitales Médias (GCM), qui publie entre autres
Le Soleil et Le Droit, en est le énième canari dans la mine. Depuis les mêmes années, les experts multiplient pourtant les pistes de solutions possibles.
Leur constat principal est consensuel : tant que les gouvernements laisseront les Facebook et Google de ce monde vampiriser les revenus publicitaires des journaux, la crise des médias écrits perdurera. La chronique de mon collègue Michel Girard – La crise des médias empire
– l’explique éloquemment.
GRATUITÉ TROMPEUSE
Rien n’est gratuit dans la vie. Les Facebook et Google nous ont cependant convaincus du contraire. Pendant qu’ils siphonnent nos médias sous un vernis trompeur de gratuité, le journalisme sérieux, lui, coûte cher. La qualité a un prix. Cette qualité de l’information est essentielle à une démocratie saine.
Ce qu’on dit moins est que l’inverse est tout aussi vrai. Pour le comprendre, il n’y a qu’à regarder les effets toxiques sur les médias américains traditionnels de la guerre ouverte que leur mène Donald Trump dans le but explicite de discréditer leur contenu aux yeux de son électorat.
DIFFÉRENCE
Au Québec, la menace est d’une autre nature. Si les gouvernements n’agissent pas de manière résolue et équitable pour protéger la santé financière de nos médias, non seulement notre démocratie en écopera, mais aussi notre différence nationale, linguistique et culturelle – unique sur le continent. L’enjeu est de taille.
C’est pourquoi les jeunes générations doivent aussi s’en mêler. Leur avenir de citoyens éclairés en dépend tout autant. À force de glaner leurs « infos » gratos de par le monde, elles oublient que sans des médias écrits de qualité produits ici par des journalistes d’ici, c’est leur propre réalité politique, sociale, culturelle et économique qui leur échappera de plus en plus.