Le Journal de Montreal

Un repreneur aux reins solides

Les finances de ceux qui mettront la main sur les actifs devront être robustes

- SYLVAIN LAROCQUE

L’acheteur qui voudra acquérir le Groupe Capitales Médias (GCM) devra démontrer sa solidité financière, a prévenu hier le comptable qui sera chargé de la vente aux enchères des actifs de l’entreprise.

La Cour supérieure doit nommer aujourd’hui Christian Bourque, de PwC, comme syndic dans le dossier.

M. Bourque s’attend à ce qu’il y ait « beaucoup d’intérêt » de la part d’entreprise­s et d’investisse­urs pour reprendre GCM.

« Mais une fois qu’il y a un groupe qui est intéressé, il va falloir qu’il passe au travers de la vérificati­on diligente. Il va falloir qu’il démontre qu’il a la capacité financière d’acheter ça puis de l’opérer aussi », a expliqué M. Bourque, hier.

Québecor, propriétai­re du Journal ,a proposé une « opération de sauvetage » pour GCM avant que l’entreprise ne se place à l’abri de ses créanciers, lundi. Cette approche a toutefois été rejetée.

Québecor ne sait pas encore si elle prendra part au processus qui sera supervisé par PwC.

Au terme des enchères, qui se mettront en branle après la fête du Travail, GCM pourrait être vendu en totalité à un seul acheteur ou en plusieurs blocs à différents repreneurs.

PLUS FACILE D’UN SEUL COUP

« C’est sûr qu’actuelleme­nt, c’est dans une seule entité corporativ­e, donc d’un point de vue transactio­nnel, ça serait plus simple si ça se faisait dans le cadre d’une seule transactio­n, estime M. Bourque. Mais séparer des actifs d’un groupe pour les vendre de façon distincte, c’est aussi quelque chose de possible parce que chaque journal a sa salle de rédaction et son organisati­on locale. »

Ce syndic d’expérience confirme que le gouverneme­nt du Québec, à titre de créancier prioritair­e de GCM, aura un poids important dans le choix du ou des repreneurs des six quotidiens.

« C’est sûr qu’on a un créancier garanti qui a prêté 10 millions $ (Investisse­ment Québec) et qui va rajouter 5 millions $ dans le cadre du financemen­t intérimair­e. Investisse­ment Québec, à titre de créancier garanti de premier rang, va donc avoir son mot à dire. C’est une société d’État qui a à coeur son intérêt financier, mais aussi l’intérêt public général. »

UNE RESTRUCTUR­ATION

Christian Bourque prévoit que la restructur­ation coûtera « quelques centaines de milliers de dollars » en frais profession­nels (comptables, avocats et autres), ce qui est la norme pour une procédure menée en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabil­ité. Il en coûterait plus cher sous la loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers (LACC).

La loi sur la faillite donne six mois à une entreprise et à ses créanciers pour s’entendre sur un plan de réorganisa­tion. S’il fallait plus de temps, le dossier pourrait « migrer » vers la LACC.

Originaire de Lac-Mégantic, M. Bourque travailler­a de pair avec un autre natif de la ville de l’Estrie : Stéphane Lavallée, un ancien cadre de La Tribune ,de La Presse et du journal Les Affaires, qui occupera le poste de président exécutif de GCM.

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PHOTO D’ARCHIVES STEVENS LEBLANC L’ex-ministre Martin Cauchon lors de l’annonce de l’acquisitio­n des six quotidiens régionaux de Gesca, à Québec, en mars 2015.
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CHRISTIAN BOURQUE Associé chez PwC

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