PARCE QU’IL LE FALLAIT
Depuis quelques mois, le Audi Q8 circule sur nos routes. Un nouveau VUS pour le constructeur allemand, qui connaît un succès monstre avec ses modèles Q5 et Q7.
Pourquoi le Q8 ? Parce qu’il le fallait. Parce que la concurrence se nommant BMW et Mercedes-Benz propose une déclinaison « coupé » de ses utilitaires intermédiaires, en l’occurrence les BMW X6 et Mercedes-Benz GLE Coupé. Voilà donc une race de véhicules souvent qualifiés « d’inutilitaires », puisqu’ils sont à la fois encombrants et peu pratiques.
La bonne nouvelle, c’est qu’Audi a choisi d’emprunter une avenue différente avec le Q8. Celle de satisfaire les acheteurs en quête d’un véhicule stylisé et dynamiquement impressionnant, mais qui ne souhaitent faire aucun compromis en matière de polyvalence.
Élégant, raffiné et particulièrement bien assemblé, le Q8 se démarque par des portières sans cadres de fenestration, un peu à la façon de la berline A7.
Sans surprise, Audi fait appel à la même structure se cachant sous la robe des Lamborghini Urus, Bentley Bentayga, Porsche Cayenne ainsi que le Volkswagen Touareg, vendu en sol européen. Une plate-forme payante pour le groupe Volkswagen, sur laquelle sont construits des véhicules vendus à fort prix.
110 000 $
Pour l’heure, Audi n’a sorti qu’une seule version du Q8, soit le 55 TFSI Quattro. Cela ne signifie toutefois pas que l’on ne puisse pas le personnaliser, puisque les options sont très nombreuses.
D’apparence plutôt sobre, notre modèle d’essai comprenait pas moins de 17 000 $ d’options, faisant grimper la facture bien au-delà de 100 000 $. Cela dit, l’expérience sensorielle que propose le Q8 demeure sans aucun doute l’un des éléments les plus persuasifs.
De façon intuitive, le conducteur peut très facilement naviguer à travers les différents menus des deux écrans tactiles superposés. Ici, pas de pavé tactile ou de molette servant d’intermédiaire. Le tout se fait directement, le plus simplement du monde, avec ce petit témoin sonore reproduisant l’effet d’un appui sur bouton, au moment où vous placez votre doigt sur l’écran. Génial !
Chapeau aux ingénieurs d’Audi qui ont pu créer un environnement où la luminosité rayonne, en partie grâce à une grande surface vitrée. Superbe, cet éclairage d’ambiance qui, le soir venu, nous donne l’impression de carrément voyager dans le futur. Franchement séduisant.
Les mélomanes qui opteront pour l’extraordinaire chaîne audio Bang & Olufsen (5100 $) n’ont probablement rien à faire de la sonorité du moteur qui, pourtant, témoigne d’un raffinement exceptionnel. Turbocompressé, ce V6 de 3,0 litres produit 335 chevaux et est jumelé à une boîte automatique à huit rapports.
À l’instar de plusieurs nouveautés de la famille, une hybridation légère sous forme d’alterno-démarreur permet – via une batterie de 48 volts – de récupérer l’énergie cinétique créée en décélération ou en freinage, pour ensuite l’utiliser à l’accélération. Cela permet ainsi de gagner en couple et en agrément de conduite, tout en économisant quelques gouttes d’essence.
Puissant, silencieux et parfaitement adapté au véhicule, le moteur pèche néanmoins par un sérieux délai au niveau de la pédale d’accélération, problème que l’on pourrait attribuer à l’ensemble des produits de la marque. Dans certaines situations où le dépassement rapide est nécessaire, cet élément devient un irritant majeur. On parvient cependant à s’y habituer pour ensuite anticiper les situations du genre.
Extrêmement confortable, le Q8 étonne par sa maniabilité. Le cercle de braquage est raisonnable, la tenue de route est quasi invraisemblable et la précision de la direction est exemplaire. On ne pourrait toutefois lui accorder une note aussi élevée que celle donnée au BMW X6, en ce qui concerne l’agrément de conduite.
Capable de remorquer des charges atteignant 3500 kg (7700 lb), le Q8 se veut encore une fois plus polyvalent que toute concurrence. Et il faut s’attendre à ce qu’Audi débarque prochainement avec une version SQ8, faisant probablement appel à la motorisation des Audi S6/S7 de 444 chevaux. Ça promet !