UNE TUERIE QUI AURAIT PU ÊTRE ÉVITÉE
Les alarmes étaient nombreuses autour d’Alexandre Bissonnette
Le Dossier santé Québec (DSQ) permettrait facilement aux autorités de vérifier la liste des médicaments prescrits à une personne qui fait une demande pour obtenir ou renouveler l’acquisition ou la possession d’une arme à utilisation restreinte, signalent les experts.
« Maintenant, on a accès à la médication d’un tiers. Si on voit qu’un patient a un antidépresseur, est-ce qu’il pourrait effectivement y avoir une enquête et demander une évaluation psychiatrique ? », exprime Marie-Frédérique Allard, qui a évalué Alexandre Bissonnette.
Celle-ci estime que les psychiatres et les médecins de famille devraient se positionner sur la question des troubles mentaux et du « privilège » d’acquérir une arme à feu, surtout celles à autorisation restreinte comme les pistolets.
La psychiatre raconte qu’elle a déjà refusé un permis d’arme à l’un de ses patients parce qu’il avait fait un épisode psychotique. Malgré tout, l’homme a quand même réussi à avoir son arme.
« Je ne sais pas où ça a passé, où ça a abouti dans la filière, mais personnellement, j’ai vu ça, dit-elle. La loi dit que l’on peut refuser des armes à quelqu’un qui a présenté des états dépressifs ou psychotiques. Mais le contrôleur doit être au courant. »
La Sûreté du Québec mentionne que les informations accumulées pour analyser les dossiers sont étudiées globalement, et non de façon discriminatoire.
Marc-André Lamontagne, le psychologue qui a fait l’évaluation d’Alexandre Bissonnette, souligne que plus l’enquête est approfondie, moins il y a de risques d’erreur.
RESSERRER LES LOIS
Le président du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, qui a assisté aux consultations publiques sur l’étude du projet de loi 25 visant à simplifier l’immatriculation des armes à feu, qui est actuellement à l’étude, a indiqué à la Presse canadienne que la vérification du dossier médical devrait être obligatoire lorsqu’une personne veut un permis de port d’arme.