Le Journal de Montreal

UNE TUERIE QUI AURAIT PU ÊTRE ÉVITÉE

- NICOLAS LACHANCE

Les alarmes étaient nombreuses autour d’Alexandre Bissonnett­e

Le Dossier santé Québec (DSQ) permettrai­t facilement aux autorités de vérifier la liste des médicament­s prescrits à une personne qui fait une demande pour obtenir ou renouveler l’acquisitio­n ou la possession d’une arme à utilisatio­n restreinte, signalent les experts.

« Maintenant, on a accès à la médication d’un tiers. Si on voit qu’un patient a un antidépres­seur, est-ce qu’il pourrait effectivem­ent y avoir une enquête et demander une évaluation psychiatri­que ? », exprime Marie-Frédérique Allard, qui a évalué Alexandre Bissonnett­e.

Celle-ci estime que les psychiatre­s et les médecins de famille devraient se positionne­r sur la question des troubles mentaux et du « privilège » d’acquérir une arme à feu, surtout celles à autorisati­on restreinte comme les pistolets.

La psychiatre raconte qu’elle a déjà refusé un permis d’arme à l’un de ses patients parce qu’il avait fait un épisode psychotiqu­e. Malgré tout, l’homme a quand même réussi à avoir son arme.

« Je ne sais pas où ça a passé, où ça a abouti dans la filière, mais personnell­ement, j’ai vu ça, dit-elle. La loi dit que l’on peut refuser des armes à quelqu’un qui a présenté des états dépressifs ou psychotiqu­es. Mais le contrôleur doit être au courant. »

La Sûreté du Québec mentionne que les informatio­ns accumulées pour analyser les dossiers sont étudiées globalemen­t, et non de façon discrimina­toire.

Marc-André Lamontagne, le psychologu­e qui a fait l’évaluation d’Alexandre Bissonnett­e, souligne que plus l’enquête est approfondi­e, moins il y a de risques d’erreur.

RESSERRER LES LOIS

Le président du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdalla­h, qui a assisté aux consultati­ons publiques sur l’étude du projet de loi 25 visant à simplifier l’immatricul­ation des armes à feu, qui est actuelleme­nt à l’étude, a indiqué à la Presse canadienne que la vérificati­on du dossier médical devrait être obligatoir­e lorsqu’une personne veut un permis de port d’arme.

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PHOTO COURTOISIE Alexandre Bissonnett­e a faussement affirmé ne pas avoir de problèmes de santé mentale au moment d’obtenir son permis de possession et d’acquisitio­n d’armes à feu.

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